Affaire Minembwe: Enfin, Moïse Nyarugabo s'exprime et crache le dessous des cartes !

Affaire Minembwe: Enfin, Moïse Nyarugabo s'exprime et crache le dessous des cartes !

Le député national, Moïse Nyarugabo estime que la vérité sur Minembwe devrait être rétablie et connue de tous. Le vrai problème autour de ce dossier va au-delà de l’érection de Minembwe en commune rurale. Il porte sur la stigmatisation de cette communauté minoritaire frisant la persécution de Banyamulenge depuis plusieurs années. Une situation qui nécessite que l’Etat s’assume pour non seulement la pacification mais surtout l’organisation de la cité.

« Le Rapport du gouverneur de la Province orientale du Congo-Belge situe la présence des Banyamulenge dans le Hauts-plateaux de Fizi entre 1746 et 1802. En 1953, c’étaient des réfugiés rwandais qui sont venus en Rd Congo. Pourquoi veulent-ils faire la confusion alors qu’ils connaissent la vérité? Certaines familles des bafulero et babembe, nos arrières grands-parents, ont même fait le pacte de sang. Ceux qui devraient faire connaitre la vérité au monde sont ceux qui montent des mensonges. Le mensonge est rapide mais il va s’arrêter », a indiqué Moïse Nyarugabo.

Pour lui, cette stigmatisation qui pollue le vivre ensemble ne vise pas la commune mais la population minoritaire. C’est là que certains acteurs politiques interviennent sans comprendre les enjeux pour entrainer le dérapage. 

A Moïse Nyarugabo de préciser : « Nzangi ne connait même pas les hauts plateaux. Il ne connait pas non plus la position de Minembwe dans le Sud-Kivu. Il est là comme un sous-traitant. La vraie raison de tout ça, c’est une communauté qui est visé. Et ça devient de la persécution. Le seul crime que nous avons commis, c’est d’avoir ce faciès. Des groupes armés des babembe, de bafulero et de banindu se mettent ensemble et ils disent : nous allons chasser. Vous ne prenez ni maison, ni vache… Ils ont brûlés 311 villages sur les Hauts Plateaux. Il n’en reste que quelques uns où les gens sont encerclés comme dans un camps de concentration. C’est ainsi que les Banyamulenge ont décidé de se défendre parce qu’abandonnés depuis quatre ans. »

Cet élu du peuple révèle également que les autorités compétentes ont été saisie de la situation à tous les échelons pour leur demande d’imposer la paix sans avoir trouvé gain de cause. 

« Je peux vous rassurer que j’ai fait des émissions pour parler de cette situation alarmante. Nous avons écrit à tout le monde y compris le président de la République actuel. Nous l’avons rencontré trois fois en tant que communauté pour crier la douleur. Le ministre de la Défense, le ministre de l’Intérieur, le chef d’Etat major général des FARDC, le commandant région, … tous ont été également saisi », a renchéri Moïse Nyarugabo. 

Il invite l’Etat à prendre ses responsabilités pour organiser la cité en tenant compte des forts et des faibles. Et aux acteurs politiques de s’abstenir à tout extrémisme conduisant au basculement. Alors que les banyamulenge tendent la main pour la paix, la cohabitation et la convivialité. 

« Honnêtement, nous sommes demandeurs pour la paix. Je pense que nous n’avons pas de choix. Et Muhindo Nzangi devrait comprendre cela. Nous n’avons que deux choix : ou nous allons vivre ensemble comme des frères ou nous allons mourrir ensemble comme des idiots. C’est à eux de choisir. Ceux qui veulent faire le populisme que je vois là, qui veulent gagner un peu de popularité sur la cendre d’un peuple, des Banyamulenge, dans l’étang de leur sang, ils vont s’y noyer. Nous, nous voulons la paix. Nous sommes demandeurs et nous l’offrons », a insisté Moïse Nyarugabo.

Ce député national élu d’Uvira dans le Sud-Kivu intervenait dans une entrevue avec des journalistes, Elysée Odia, Eric Tshikuma et Eric Iziami.

Emilie MBOYO


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