Il était une fois Grand Kallé Jeef, African Jazz et Indépendance Cha Cha

Il était une fois Grand Kallé Jeef, African Jazz et Indépendance Cha Cha

Né le 16 décembre 1930 à Matadi au Congo Belge, Joseph Athanase Kabasele Tshiamala plus connu sous le nom du "Grand Kallé Jeef", est un artiste musicien congolais (RDC), chanteur et véritable chef d'orchestre, considéré comme le père de la musique congolaise moderne. 
Sa carrière s'est particulièrement développée au sein du groupe de rumba africaine et de cha-cha-cha, "African Jazz" créé en 1953, le groupe le plus populaire de l'époque et qui a notamment vu passer dans ses rangs le saxophoniste Manu Dibango et les chanteurs Tabu Ley Rochereau, Jeannot Bombenga m, Docteur Nico Kasanda, Sam Mangwana et bien d'autres. En 1960, il a fondé son propre label, Surboum African Jazz, qui a notamment produit le TP OK Jazz de Franco Luambo et permis de diffuser des enregistrements de qualité vers les marchés occidentaux. Il consacre l'une de ses chansons à Patrice Lumumba, l'un des pères de l'indépendance du Congo.
African Jazz est l'un des premiers groupes professionnels de l'ancien Congo belge , actuellement République démocratique du Congo. Ce groupe a été invité à Bruxelles en 1960 pour jouer lors de la conférence de la Table ronde belgo-congolaise , où ils créèrent Indépendance Cha Cha. C'est aussi l'un des premiers groupes à jouer et faire connaître la musique africaine moderne en Europe. Beaucoup de leurs productions enregistrées, à l'instar de la plus populaire Indépendance Cha Cha , utilisent des rythmes latino-américains comme le cha-cha-cha cubain. Ils étaient, avec entre autres le TP OK Jazz de Franco Luambo Makiadi, les pionniers de la variante africaine de la Rumba, qui a évolué par après vers le Soukous.
Indépendance Cha Cha un single de Grand Kallé sortie le 30 juin 1960, enregistré juin 1960 à Bruxelles (Belgique), durée de 3 et 8 secondes, cette Rumba congolaise du format 45 tours a comme auteur-compositeur l'écrivain Thomas Kanza et Grand Kallé Jeef. Indépendance Cha Cha peut être symboliquement comparer au chant italien Bella Ciao du à l'importance qu'elle a eu au moment de sa sortie er jusqu'aujourdhui en Afrique noire.
Notons aussi que, Grand Kallé et son orchestre African Jazz, ont réussi à révolutionner la musique congolaise, en électrifiant la rumba, y introduisant également les musiques cuivrées importées de Cuba et des Antilles par les marins. Tumbas et trompettes s'associent alors aux chants et tambours traditionnels. Or, depuis les années 1950, les musiques congolaises font danser toute l'Afrique grâce à la diffusion du lingala à la puissance des émetteurs des radios congolaises qui couvrent une grande partie du continent et la qualité indéniable de cette musique festive.
Joseph Kabasele est la première vedette africaine à se produire en Belgique et ce, à l'occasion de la fameuse Table ronde au cours de laquelle devait se décider l'avenir de l'ex-Congo belge. En janvier 1960, cette table ronde réunit à Bruxelles les leaders politiques indépendantistes congolais. A l'issue de la Table ronde, la date de l'indépendance est fixée au 30 juin 1960 . Pour l'occasion Grand Kallé compose Indépendance cha cha qui est diffusée au Congo par Radio Congo belge et c’est par elle que les Congolais apprennent l’indépendance de leur pays. Elle s'impose aussitôt comme l'hymne des mouvements anticolonialistes dans toute l'Afrique noire et devient le premier tube panafricain. Le musicien Gilles Sala a déclaré plus tard que cela (avec les deux autres enregistrements de HMV) « avait envoyé une onde de choc musicale. C'était assez extraordinaire, cette musique spontanée et naturelle ».
Pour finir, Le chanteur congolais Grand Kallé est mort le 11 février 1983 à Paris, et enterré aux cimetières de la Gombe à Kinshasa.
@KribiosUniversal