Il y a de cela 9 ans mourait Augustin Katumba Mwanke, l’homme qui murmurait à l’oreille de Kabila

Il y a de cela 9 ans mourait Augustin Katumba Mwanke, l’homme qui murmurait à l’oreille de Kabila

Il était aussi puissant que discret. Augustin Katumba Mwanke est mort le 12 février 2012. L'ex chef de l’État congolais, Joseph Kabila, avait ainsi perdu son plus proche conseiller, celui qui l’avait pris sous sa protection lorsqu’il n’était pas encore au pouvoir.

Sous une pluie battante, le lendemain du 12 février 2012, Joseph Kabila, alors le président Congolais, était visiblement affecté. La dépouille de celui qui aura été beaucoup plus qu’un conseiller officieux ou qu’une éminence grise était sujet de débats et polémiques dans l'univers politique de la RDC. 

Une piste d’atterrissage trop courte, une erreur de pilotage… Katumba Mwanke est décédé à l’âge de 48 ans. La famille Kabila est endeuillée. Avec le crash de cet avion de la compagnie Katanga Express, à Bukavu, dans le nord-est du pays, c’est le pouvoir congolais qui était frappé au cœur.

La victime de ce énième accident aérien en RDC est dans le sillage de Kabila fils depuis novembre 2000, lorsque le jeune général de l’armée congolaise est pris en tenailles dans la forêt de Pweto, encerclée par les troupes rwandaises. Katumba, repéré en avril 1997 par Mzee Laurent-Désiré Kabila lors de la prise de Lubumbashi, est alors gouverneur du Katanga. Il envoie sur place un hélicoptère pour exfiltrer Joseph Kabila et le met à l’abri chez lui. À l’abri des Rwandais, mais aussi de la colère du père, particulièrement fâché par la tournure des événements et cette cuisante défaite.

« Augustin Katumba Mwanke était plus un Mazarin qu’un Richelieu »

« Depuis, le destin des deux hommes était lié. On peut même dire que Kabila avait une dette de sang vis-à-vis de Katumba, résume un ancien haut diplomate en poste à Kinshasa. Cet ingénieur de formation, très intelligent, discret et réservé, était le seul à avoir un accès direct au chef de l’État. C’est lui qui l’a accompagné, voire initié, depuis sa prise de pouvoir en 2001. De ce point de vue, c’était plus un Mazarin qu’un Richelieu. » De quoi avoir un certain ascendant sur un président mystérieux et timide ? Sans doute. De quoi faire le vide autour d’un trône occupé par un homme insaisissable et quasi silencieux ? C’est une certitude. Évidemment, une telle proximité avec le boss et sa famille offre quelques privilèges et de nombreuses facilités. Cet as de l’influence a su tisser sa toile depuis les bureaux du palais. Mines, énergie, pétrole, gestion des entreprises publiques… « Tout passait par lui », assurent la plupart des observateurs avertis de la scène congolaise.

Après une première apparition publique à Kinshasa lors des funérailles du Mzee, en janvier 2001, Katumba est cité dans un rapport des Nations unies sur le pillage des ressources du pays, un an plus tard. Les auteurs du texte le placent sur la liste des personnes contre lesquelles était recommandée une « interdiction de déplacement, le gel des avoirs personnels et une interdiction d’accéder au système bancaire ». Cette menace de sanctions restera sans suite. Ministre délégué à la Présidence, chargé du portefeuille de l’État, puis ambassadeur itinérant, Katumba a échappé à la disgrâce. Il perdra seulement l’intitulé d’une fonction à la présidence sur sa carte de visite, mais pas son rôle.

Né le 5 Octobre 1963 à Pweto, sa mort du 12 février 2012 à Bukavu aurait plusieurs révélations et plusieurs versions. En mourant tragiquement, Augustin Katumba Mwanke est passé de l’ombre à la lumière. Mais il va sans doute porter sur les fonts baptismaux le deuxième mandat de celui qu’il aura toujours secondé et appuyé, Joseph Kabila.

Paix à son âme !

@KribiosUniversal


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