Le Parcours éblouissant de Tshala Muana, désormais la "Mamu Internationale"

Le Parcours éblouissant de Tshala Muana, désormais la "Mamu Internationale"

La célébrissime chanteuse Congolaise Tshala Muana débute comme danseuse/choriste en 1977 dans le groupe Tsheke Tsheke Love de Mpongo Love puis rejoint en 1978 Abeti Masikini. Mais, elle s’imposera sur la scène internationale grâce au mutuashi, rythme et danse du Kasaï.

Tshala Muana fait ses débuts en chant grâce à sa maman, à l'âge mineur juste après le décès de son père à Lubumbashi. Elle intègre, à Kinshasa, comme danseuse/choriste, le groupe Tsheke Tsheke Love de la vedette féminine Congolaise Mpongo Love. Nous sommes en 1977. Tshala Muana tente d’imposer le « mutuashi » dans la capitale congolaise en enregistrant deux 45 tours. La même année, elle rejoint le groupe Minzoto Wela Wela mais n’est toujours pas considérée comme chanteuse. Elle participe ensuite aux ensembles chorégraphiques de Tabu Ley Rochereau et Franco, deux grands noms de la rumba congolaise.

Sa rencontre en 1978 avec celle qu’elle appelle affectueusement Tantine, Abeti Masikini, qui l’engage comme danseuse et choriste dans « Les Tigresses », lui permet de sortir pour la première fois du pays et de faire découvrir ses danses aux déhanchements suggestifs.

Décidée à se faire un nom dans la chanson congolaise après plusieurs 45 Tours sans succès, Tshala Muana part s’installer en Côte d’Ivoire, alors métropole et grand carrefour artistique africain. Dans la capitale ivoirienne, Abidjan, elle est repérée par l’agence artistique, Ivoire Hit Parade, qui va l’aider à enregistrer en 1982 son maxi 45 Tours, Amina , composé par Souzy Kasseya. Le succès est immédiat...

Pendant trois ans, Tshala Muana va parcourir divers pays d’Afrique ( Congo Kinshasa (RDC), Congo Brazzaville, Centrafrique, Nigeria, Togo, Niger, Mali, Burkina Faso, Sénégal, Bénin, Cameroun, Kenya, Zambie, Guinée, Mauritanie, Gabon...), la France et l’Allemagne. Ce long périple se terminera en 1985 à Atlanta aux Etats-Unis d'Amérique.

Dès lors, elle impose au grand public sa voix sensuelle, ses rythmiques endiablées et le « mutuashi » (danse de séduction aux déhanchements suggestifs). Tshala Muna sera d’ailleurs sacrée « Meilleure Artiste de l’Afrique Centrale » et faite Chevalier de l’Ordre National du Léopard par feu le président Maréchal Mobutu. Amina figurera dans son album éponyme (dont le hit « Munanga ») produit en 1988 par Syllart Productions.

En 1984, après des tournées en Afrique et en Allemagne, Tshala Muana s’installe à Paris (France) où elle sort Koumba , un album arrangé et mixé par Souzy Kasseya, un guitariste originaire de sa région, le Kasaï. Ses mélodies reposent sur une forte rythmique basse soutenue par des cuivres funky, des percussions et des guitares tournoyantes propres au soukouss Congolais. Mais Tshala Muana s’impose surtout par son look qui fait fureur dans les revues africaines et antillaises : les commerçantes vendent des kilomètres de tissu en lamé semblables à ceux qu’elle porte sur scène. Après une tournée qui la mène en Europe et aux Etats-Unis, la nouvelle star sort Mpokolo, fidèle à son style. En 1987, elle est sollicitée comme actrice dans le film « Falato » du Malien Mamo Cissé.

Installée à Paris en 1988, Tshala Muana surnommée « la danseuse aux reins de roseau » propose dans ses albums suivants, Munanga et Biduaya, un compromis entre « mutuashi », rumba et soukouss. Son succès lui ouvrira les portes de la Turquie et de la France. Après la Cigale à Paris, elle est invitée par la Fondation Danielle Mitterrand puis tourne dans la province française en compagnie de Gloria Lazlo et Patricia Kaas.

Considérée comme un sex-symbol dans toute l’Afrique, Tshala Muana a été à plusieurs reprises l’artiste quasi officielle du Congo. En 1991, elle est nommée « Ambassadrice de l’Art et de la Culture du Kasaï » par les chefs coutumiers du Grand Kasaï (sa région).

En 1997, Tshala Muana décide de rentrer au bercail où elle fonde l’association REFECO (Regroupement des Femmes Congolaises). À l’arrivée au pouvoir de Laurent Désiré Kabila, celle que l’on nomme « la reine du mutuashi » entre en politique et est élue en 2000 députée au sein de l’ACL-PT (l’Assemblée Constituante et Législative - Parlement de Transition).

Trois ans plus tard, elle renoue avec la scène et sort Dinanga (Amour), obtenant en 2002 la Palme de Meilleure Vedette Féminine de la R.D.Congo décernée par l’ACMCO (l’Association des Chroniqueurs de Musique de la RDC).

Malu (problème), réalisé un an plus tard à Paris par JPS, connaît un immense succès : 526.000 exemplaires vendus, double disque de platine...Cet opus qui la remet sur le devant de la scène avec des tournées en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis d'Amérique lui vaut d’être nommer « Meilleure Artiste féminine » aux Kora Music Awards 2003. Après ses concerts à Brazzaville et à Pointe-Noire au Congo en 2004, elle est sacrée « Meilleure Artiste Féminine » au Bénin en 2005.

Longtemps taxée à tort ou à raison d’aguicheuse à cause de ses déhanchements sexy sur scène, « la reine du mutuashi » est à présent considérée comme la Mamu Nationale (« La Maman Nationale »), un signe de respect au Congo Kinshasa (RDC)…

En 2006, Tshala Muana sort deux albums pour cette nouvelle reconnaissance nationale, Mamu Nationale vol1 & 2 . Deux ans plus tard, elle réalise Enkor et Toujours , un album qui marque les trente ans de sa carrière. En 2009, son CD/DVD, Sikila, est réalisé avec la nouvelle coqueluche du mutuashi, la provocatrice chanteuse/danseuse MJ30. Des albums non comme d'autant, apparaissent entre 2011 et 2018 ne récoltent pas le grand succès, néanmoins, elle marque l'univers musical, en collaborant avec la Cléopâtre Mbilia Bel.

@KribiosUniversal


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