MARTIN FAYULU S’AUTOPROCLAME « SEUL PRÉSIDENT LÉGITIME » DE LA RDC

MARTIN FAYULU S’AUTOPROCLAME « SEUL PRÉSIDENT LÉGITIME » DE LA RDC

Ses requêtes rejetées et la victoire de Félix Tshisekedi confirmée par la cour constitutionnelle avant le lever du soleil, l'opposant Martin Fayulu a dénoncé le 20 janvier, un « coup d'État constitutionnel » annonçant qu'il se considère désormais comme « le seul président légitime » de la RDC.

Quelques minutes après l’arrêt de la haute cour, l’opposant a convoqué la presse dans son hôtel, proche de la résidence présidentielle, dans la commune de Gombe.

« Par cet arrêt, la Cour constitutionnelle vient, une fois de plus, de confirmer qu’à l’instar de la Ceni, elle est au service d’un individu et d’un régime dictatorial qui ne respecte ni les lois de la république ni les règles les plus élémentaires de la démocratie et de la morale », a lancé l’opposant qui espérait obtenir de la cour le recomptage manuel des voix.

« Ce n’est ni plus ni moins un coup d’État constitutionnel, car il porte à la magistrature suprême un non élu (…) je me considère désormais comme le seul président légitime de la République démocratique du Congo », a-t-il ajouté, entouré de ses proches et de quelques jeunes militants.

Appel à la communauté internationale

Après avoir demandé aux Congolais de « ne pas reconnaître tout individu qui se prévaudrait illégitimement de cette qualité ni obéir aux ordres qui émaneraient de lui », M. Fayulu a appelé ses compatriotes à organiser « des manifestations pacifiques sur toute l’étendue du territoire national » pour protester contre la décision de la Cour constitutionnelle.

À la communauté internationale, le perdant a demandé de « ne pas reconnaître un pouvoir qui n’a ni légitimité ni qualité légale pour représenter le peuple congolais ».

Par la publication des résultats définitifs, Kinshasa passe outre l’appel de l’Union africaine qui a émis de « sérieux doutes » sur les résultats publiés le 10 janvier dernier par la Ceni.

L’Union africaine avait demandé à la Cour de suspendre la publication de sa décision finale pour donner une chance à la mission de bons offices que l’organisation projette d’envoyer à Kinshasa le 21 janvier.

Cette délégation devrait être conduite par le président en exercice de l’organisation, le Rwandais Paul Kagame, le chef de la commission de l’UA Moussa Faki Mahamat et quelques chefs d’État dont le Sud-Africain Cyril Ramaphosa.

Nationalisation de « frustrations personnelles »

Dans le camp du président sortant Joseph Kabila où l’on digère la défaite d’Emmanuel Ramazani Shadary (23 %), le verdict de la haute cour fait l’unanimité. La réaction de Fayulu est, en réalité, « l’expression du désarroi d’un leader qui n’a rien de démocratique. C’est en réalité un leader autocratique qui voudrait par ces appels punir le peuple », a réagi le porte-parole de la majorité présidentielle, Alain Atundu , joint par Jeune Afrique.

« Il exprime ses frustrations personnelles qu’il voudrait nationaliser pour leur donner une connotation faussement démocratique », a ajouté le dernier porte-parole du régime Kabila, qui considère que la défaite de son camp « n’est pas totale » . Et pour cause : « Nous avons 350 députés, nous sommes toujours dans le jeu de la gouvernance ».

L’élection de Félix Tshisekedi matérialise la première passation pacifique du pouvoir depuis l’indépendance de la RDC en 1960. Sauf changement de dernière minute, le cinquième président de la RDC, sera investi Jeudi 24 janvier 2019.

(Jeune Afrique)