Précurseur ou inventeur de la rumba congolaise, qui est Wendo Kolosoy ?

Précurseur ou inventeur de la rumba congolaise, qui est Wendo Kolosoy ?

Crooner incontournable des scènes africaines, auteur compositeur des «tubes» qui ont marqué l'Histoire de la musique africaine, précurseur ou inventeur de la rumba congolaise, la musique africaine lui doit beaucoup, officiellement reconnu comme le père de la rumba congolaise. 

Chanteur, musicien et boxeur congolais, Antoine Wendo Kalosoyi Longendo, aussi connu sous le nom d’artiste Papa Wendo ou Wendo Sor, a vu le jour un certain 25 avril 1925 dans le territoire Mushie, dans la région du Bandundu, au Congo belge (aujourd'hui République démocratique du Congo).

Wendo Kolosoy En 1936, alors qu'il a à peine 11 ans d'âge, il commence sa carrière de chanteur à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa, capitale de la RDCongo) dans l'orchestre de Victoria Léo. Wendo a été mécanicien de bateaux remontant sur le fleuve Congo.

Avant d'enregistrer pour la firme Jeronimidis (disques Ngoma) dont il sera l'un des poulains les plus estimés, Wendo commence à se faire une solide réputation en tant que mécanicien sur les bateaux. Non pour ses qualités manuelles et sa science des machines, mais pour ses aptitudes à la chanson. À chaque escale, le garçon empoigne sa guitare et fait tourner ses chansonnettes empruntant à l'Afrique et aux Caraïbes pour le plus grand bonheur des gens du coin. C'est ainsi que naîtra la musique congolaise moderne aux années 1930 jusqu'à nos jours.

On lui attribue très vite le sobriquet de « Windsor », référence au duc de Windsor – il créera l'orchestre Victoria Kin –, qui se transforme en « Wendo Sor » avant de devenir simplement « Wendo ». Autodidacte à la guitare, il crée, en mêlant les technologies modernes aux rythmes traditionnels congolais, afro-cubains (rumba) et antillais (Martiniqué), la rumba congolaise, qui va se propager, dans les années 1950, d'abord à Brazzaville et à Léopoldville, puis à l'Afrique tout entière et le reste du monde.

Crooner incontournable des scènes africaines, auteur compositeur des «tubes» qui ont marqué l'Histoire de la musique africaine, précurseur ou inventeur de la rumba congolaise, il fonda en 1948 le groupe Victoria Kin se référant à celui de Paul Kamba de l'autre rive, Victoria Brazza. Il enregistra dans la foulée son premier disque.

La même année (1948), il connait son premier et grand succès Marie-Louise, un « tube » phénoménal. Mais ce morceau – auquel certains attribuent des pouvoirs surnaturels, voire sataniques – déplait à l'Église catholique, qui le met à l'index, et aux autorités, qui emprisonnent Wendo. Bien qu'il était protégé, il sera alors poursuivi par les hommes politiques de son pays (Congo Belge). Cette chanson à laquelle les congolais de l'époque accordaient la vertu magique de réveiller les morts, fut considérée par l'église catholique comme un air satanique; la chanson fut excommuniée. Wendo fut contraint de quitter la capitale et de se réfugier à Kisangani dans la province orientale.

Son emprisonnement et son exil contribuent à son grand succès sur les deux rives du fleuve Congo et le reste de l'Afrique. Le 78-tours franchit cependant les frontières pour devenir la première œuvre musicale panafricaine. Wendo, libéré, voit sa popularité croître, et il se lie d'amitié avec Patrice Lumumba.

L'assassinat de Lumumba, en 1961, les troubles politiques dans son pays devenu indépendant ainsi que la mutation de la rumba en une sorte de dance music dite soukous conduisent Wendo à interrompre sa carrière pendant plusieurs années.

Après une longue éclipse, il revient en faveur, musicalement et politiquement, et enregistre en 1991 un album (qui passera quasiment inaperçu) pour un éditeur belge (Sovarex), Nani akolela Wendo ? Sorti en 1993, puis il retourne en studio en 1997, à Abidjan, lors du quatrième Marché des arts et du spectacle africain (MASA), pour mettre en boîte un nouvel album qu'il baptise "Marie-Louise" sorti en 1999 où on y trouve quelques-uns de ses anciens succès dont un hommage au maître "ambianceur" kinois Pépé Kallé, qui venait de disparaître, et la chanson-titre Marie Louise. Autrefois, disait-on, elle avait le pouvoir de ressusciter les morts, quand on la jouait sur scène ou qu'on passait le disque à l'heure où montres et pendules indiquaient minuit. Ce titre, qui l'a rendu célèbre en 1948, avait valu alors à Wendo d'être mis au ban par les Pères belges. En 2002, le chanteur enregistre à Kinshasa l'album Amba, inaugurant Marabi, le nouveau label discographique lancé par Christian Mousset, directeur du festival Musiques métisses d'Angoulême.

De tout son répertoire, la chanson Marie-Louise est son plus grand succès et le 1er tube panafricain. Actuellement sur les deux rives du fleuve Congo, pour désigner les anciens succès de la musique Congolaise, les mélomanes ou chroniqueurs parlent de "Tango Ya Ba Wendo".

Boxeur professionnel, mécanicien sur les bateaux remontant le fleuve Congo et restera inscrit dans l'histoire de la musique africaine comme l'un des créateurs de la fameuse rumba congolaise et père de la musique Congolaise. Connu pour sa voix rocailleuse et ses yodels, Wendo Sor est mort un certain lundi 28 juillet 2008, à Kinshasa, à la clinique Ngaliema où il était hospitalisé, à l’âge de 83 ans. Wendo aurait laissé 60 enfants biologiques et des centaines des petits et arrières fils.

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA

@KribiosUniversal


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