5 points essentiels à savoir sur Le mouvement Rastafari

5 points essentiels à savoir sur Le mouvement Rastafari

Le rastafari est un mouvement social, culturel et spirituel qui s’est développé à partir de la Jamaïque dans les années 1930. L'ancien drapeau de l'Éthiopie utilisé à l'époque de l'Empire, est l'un des symboles du mouvement rastafari. Le nom du mouvement vient de ras Tafari Makonnen couronné en 1930 negusse negest d'Éthiopie, lion conquérant de la tribu de Juda sous le nom d'Haïlé Sélassié Ier. Au 20ième siècle, ce mouvement a été mondialement popularisé à travers le succès de Bob Marley.
Voici alors les 5 points essentiels à savoir sur Le mouvement Rastafari:
1. Historique du mouvement Rastafari
La Jamaïque devint une colonie britannique de 1670 à 1962. Durant cette période, les colons ont christianisé les esclaves amenés d'Afrique, leur montrant Jésus-Christ comme leur messie.
L'abolition de l'esclavage dans l'île, en 1833, entraîna l'émancipation de la mentalité des anciens esclaves qui, souvent, remettaient en cause l'interprétation occidentale de la Bible. C'est ainsi qu'apparaissent, dès la fin du 19ième siècle, des mouvements éthiopianistes basés sur des lectures et interprétations plus africaines des "saintes écritures".
Leonard Percival Howell est l'un des premiers à montrer la voie d'une alternative pour ce peuple réduit en esclavage, en créant le Pinacle (aujourd'hui partiellement détruit mais toujours gardé par de fervents rastas de la première heure qui ne parlent pas créole jamaïcain , mais le patois rasta ). Marcus Garvey, le révérend James Morris Webb, Leonard Percival Howell sont les tous premiers à initier ce mouvement.
Alors que, Hailé Selassié ne s'est jamais revendiqué du rastafarisme. Il effectue une visite officielle en Jamaïque en avril 1966. À son arrivée, des milliers de fidèles lui réservent un accueil triomphal. Les autorités jamaïcaines sont débordées et il a fallu chercher un médiateur : Mortimer Planno, connu pour ses enseignements. Il sera ensuite présent à chaque sortie d'Hailé Sélassié durant ce voyage. Cette visite a été pour beaucoup de Jamaïcains l'occasion de se confronter aux différentes croyances véhiculées par le mouvement et de leur en faire leur propre idée. Ainsi, lors de cette visite, Rita Marley observant la main d'Hailé Sélassié est persuadée d'y voir les stigmates du Christ. Bob Marley devient rasta cette même année 1966.
Le fait que l'Éthiopie soit le seul État africain a avoir résisté à la colonisation européenne , et qu'elle soit chrétienne depuis 1500 ans, fait d'Haïlé Sélassié, aux yeux des rastafariens (groupe qui s'est développé dans les années 1930 en Jamaïque sous l'influence du mouvement « Back to Africa » (Retour vers l'Afrique ou Repatriation) de Marcus Garvey et Leonard Percival Howell) une sorte de « messie noir » montrant à la diaspora et aux peuples africains les voies de la liberté .
Haïlé Sélassié, chrétien orthodoxe pratiquant, n'a pas reconnu les croyances rastafari. Il souhaitait convertir les rastafariens au christianisme tewahedo éthiopien. Avant sa visite d'État en Jamaïque, le 21 avril 1966, des rastafariens présents dans des pays d'Amérique centrale ont été reçus en Éthiopie. Après son passage, l'Église éthiopienne orthodoxe s'installe dans l'île pour convertir les rastafariens, avec un succès limité. Cependant, une communauté jamaïcaine s'installe en Éthiopie, dans la ville de Shashamané.
La chanson War de Bob Marley, sur l'album Rastaman Vibration , s'inspire du discours prononcé le 4 octobre 1963 par Haïlé Sélassié devant l'Assemblée générale des Nations-Unies à New York.
Sur les 500 hectares de terre offerts aux rastas en 1948, il ne reste aujourd'hui qu'un territoire habité de 7 hectares. Leur communauté s'est peu à peu amoindrie, jusqu'à nos jours où il reste près de 120 000 rastafariens à Shashamané. Certains sont originaires des Antilles, d'autres de zones urbaines nord-américaines ou britanniques.
2. Vœu de Nazarite et l'influence biblique
Un exemple de l'influence biblique est le vœu de nazarite (Nombres 6:1-21) auquel les rastafariens se réfèrent souvent. Ce sont en particulier : ne pas se couper les cheveux, ce qui entraîne l'apparition de dreadlocks ; ne pas consommer de viande ( végétarisme ) ; ne pas consommer de produits de la vigne ni aucun alcool.
Les démarches à effectuer pour rompre le vœu montrent qu'il ne saurait s'appliquer identiquement de nos jours. Ce vœu est bien censé être temporaire (sept ans), alors que le mode de vie rasta, lui, devrait pouvoir se pratiquer toute sa vie durant.
La culture rastafari est marquée par diverses influences bibliques, comme le concept de Babylone. Les rastafariens utilisent la King James Bible des Anglicans , mais remettent en question certains passages qu'ils considèrent réécrits à l'avantage des Blancs. Ils utilisent aussi le Livre aux sept sceaux, texte éthiopien de 1961. La première occupation d'un rastafarien au lever devrait être la lecture d'un chapitre de la Bible, selon l'adage : "A chapter a day keeps the devil away" (un chapitre par jour tient le diable éloigné).
Certains passages de la Bible sont particulièrement importants pour les rastafaris, comme le deuxième exode à Babylone et la première destruction du temple de Jérusalem, qui seraient la représentation de leur exil d'Afrique comme esclaves des européens.
3. Doctrines et pensées: Refus de "Babylone" ou l'anti esclavagisme
Dans sa chanson Babylon system, Bob Marley donne une définition allégorique de l'entité représentée par " Babylone" pour les membres du mouvement rastafari : Vente d'esclaves nègres aux États-Unis ; l'esclavage et l'orgueil racial sont représentatifs des pires formes du satanisme de "Babylone" selon les Rastafaris.
Le mouvement rasta se veut de rébellion et de libération des consciences. Ainsi, le vocabulaire et le parler font intimement partie des champs de bataille du mouvement. C'est ainsi que les rastas ont développé un nombre important de jeux de mots plus ou moins évidents qui sont autant de façons de marquer et de frapper les esprits sur les concepts qu'ils soutiennent. Ceci tend à créer un patois propre à la culture rasta, permettant aux différents initiés de se reconnaître et de communiquer entre eux. On peut en proposer une liste non exhaustive : Les rastas rejettent tout le vocabulaire en -isme, comme capitalisme, communisme, christianisme, etc. Ces mots sont vus comme inspirés par "Babylone".
4. Pratiques, Coiffure et régime alimentaire
Leurs couleurs sont celles de l'Éthiopie impériale (rouge, jaune et vert frappées du Lion de Juda ). Les rastas apprécient ces trois couleurs ( panafricaines ) sur leurs vêtements , car elles seraient symboles de noblesse s'incarnant dans le sang même (le rouge), de richesse spirituelle et matérielle (le jaune) et du royaume de Dieu sur Terre (le vert). Un autre point caractéristique des Nazarites est le port des dreads , port qui est source de beaucoup de polémiques.
Le port des dreads est une mode installée dans les ghettos de Kingston par une génération apparue après la destruction du Pinacle . Ce n'était pas initialement la marque des rastafaris, qui se laissaient auparavant pousser la barbe.
Les rastafaris suivent en général un régime appelé Ital et dont la norme est végétarienne ou végétalienne / végane , afin de ne pas faire du corps un " cimetière "; ils évitent aussi d'absorber de la nourriture qui a été artificiellement préservée, aromatisée ou altérée chimiquement. Cette pratique rastafari se réfère à des écrits bibliques. La chair animale est définie par le mouvement rastafari comme un " poison " qui nourrit l'agressivité humaine, les famines dans le monde, l'obésité et la plupart des maladies.
5. Musique du Rastafari
Le message rastafarien s'est diffusé en partie à travers la musique reggae, pourtant bannie de certaines communautés car le Nyabighi est la seule musique autorisée.
La présence de jeunes ruraux dans les ghettos de la Jamaïque a joué un rôle. On est ainsi progressivement passé du ska au rock steady, aux paroles axées sur les relations amoureuses, puis à une musique plus spirituelle, le roots reggae. On constate ce changement avec des artistes comme Ken Boothe , Wailers ou encore Max Romeo . Enfin, Bob Marley qui a permis la diffusion du reggae et des principes rastas dans le monde entier, il sera suivi de ses successeurs Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly et Lucky Dube.
@KribiosUniversal


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