"Blacklife II" de Black Panther, une ballade dans tout Brazzaville

"Blacklife II" de Black Panther, une ballade dans tout Brazzaville

Vice-champion du monde de slam en 2015 , auteur de “ deuxième sexe ” , Black Panther a balancé le 30 Avril dernier sur sa chaîne Youtube le titre “Blacklife II”, second prélude de son prochain album. Il y rend par un texte poétique mise en musique un hommage à sa ville natale, Brazzaville.

En attendant l'arrivée de son album “ La Force des Mots ”, Black Panther fait son petit bonhomme de chemin et continue d'occuper l'actualité musicale en dévoilant des titres inédits sur le marché du disque. Le poète-slameur reprend à présent son trône avec “Blacklife II”. A travers une voix modulée et d'un texte poétique mise en musique, Black Panther rend un vibrant hommage nourri à sa ville natale. C’est une ballade dans tout Brazzaville à travers les rues, les places et les recoins. En bref, un «pèlerinage dans toute sa plénitude».

La volonté touristique du poète-slameur en sillonnant toute la ville naît de son esprit créatif, de son goût de la recherche et de son amour pour la patrie. Au croisement d'un récit d'enfance autobiographique et d'un portrait de vie, le slameur congolais retrace les souvenirs de son enfance.

« Natif de l'arrondissement I Makelekele , j'ai grandi dans le vacarme des bars et les chants des églises. J'ai côtoyé Diata, Massamba Débat, visité Kinsoundi et les vestiges de son usine.(...) Les pieds tout blanc de dépoussière, chez-moi le mwana-foot est une religion. De la frontière à guinomere , qu'importe la météo , entre les petits poteaux , les tchobo-frappes et les matchs contre , les souvenirs de mon enfance dans ma tête remontent ».

Au-delà d'un hommage que rend Black Panther à sa ville natale , le poète-slameur n'a guère oublier d'évoquer le Brassage culturel de Brazzaville où « les rues portent les noms des peuples Africains ».

Mavula est donc un carrefour du multiculturalisme; Entre langues, coutumes, religions et modes de vie, l'ampleur de sa diversité culturelle est vue comme une source d'enrichissement. Cette coexistence est aux yeux de Black Panther partagée entre plusieurs personnes et chacun y trouve son compte.

Avec une prise de conscience de l'importance des figures emblématiques qui ont façonné l'histoire du Congo , Black Panther incarne les vertus d'un “digne fils du pays” en s'inclinant devant la mémoire de ces héros déshonorés de l'histoire qui n'ont pas la plupart des mémoriales au profil du colon.

« J'ai rendu hommage à Boueta Mbongo et Jacques Opagault. Car ici on honore pas assez nos héros. C'est au colon qu'on dédie tout un mémorial. Mais à Kimpa vita aucune réhabilitation mémorielle ».

L'emploi d'un alliage de registres , du dialecte congolais et des figures de rhétorique dans son style favorise une oralisation qui fait glisser le slam de Black Panther de la « poésie a un genre protéiforme unique ». De même la mise en voix du texte , la coupure des pieds et l'emplacement des césures construit une musicalité qui rappelle la ligne mélodique d'un « slam baroque ».

Par Mohamed Ety


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