Comme aujourd'hui le 14 octobre, Le Zaïre fêtait l'anniversaire de naissance du Maréchal Mobutu Sese Seko.

Comme aujourd'hui le 14 octobre, Le Zaïre fêtait l'anniversaire de naissance du Maréchal Mobutu Sese Seko.

Le Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, couramment abrégé en Mobutu Sese Seko, né à Lisala, le 14 octobre 1930 à l'époque du Congo belge. Il est mort le 7 septembre 1997 à Rabat (Maroc) alors qu'il devrait avoir 67 ans dans un mois et sept jour. Il a regné seul pendant 32 ans, ayant gouverné l'actuelle République démocratique du Congo (soit de 1965 à 1997). Avec comme nom de naissance: Joseph-Désiré Mobutu, le président du Zaïre avait plusieurs surnoms entre autres : Président aux multiples surnoms : « Léopard du Zaïre », « Léopard de Kinshasa », « Aigle de Kawele » (Kawele étant sa résidence situé à Gbadolite, à l'intérieur de la forêt équatoriale), « Papa Maréchal » (surnom découlant de son titre de Maréchal), « Roi du Zaïre », « Elombé Sese » (pour indiquer sa vaillance à la guerre), et autres. D'ailleurs, dans son roman En attendant le vote des bêtes sauvages (1998), Ahmadou Kourouma le dénomme « l'homme au totem léopard ».

Fils de Monsieur Albéric Gbemani, cuisinier pour un magistrat colonial de Lisala, meurt alors que le jeune Joseph-Désiré Mobutu n'a que 8 ans. Élevé par son grand-père et un oncle, il poursuivit ses études dans une école catholique. Alors âgé de 20 ans (en 1950), il s'enrôle dans la Force publique à Luluabourg. Il y obtient le brevet de secrétaire-comptable, avant d'être affecté à l'état-major de Léopoldville, en 1953, à 23 ans d'âge. À 25 ans, en 1955, il se marie à Marie-Antoinette Gbiatibwa Yetene, âgée de 14 ans et avec laquelle il aura huit enfants.

Après son passage dans l’armée, dont il sort sous-officier, il devient journaliste pour le quotidien libéral de Léopoldville L'Avenir. En 1957, grâce à l'un de ses mentors, le journaliste Antoine-Roger Bolamba, il rencontre Patrice Lumumba. Il voyage pour la première fois en Europe lors d'un congrès de presse à Bruxelles, où il reste quelque temps pour suivre une formation d'assistant social.

Au même moment, les représentants du Mouvement national congolais (MNC), menés par Patrice Lumumba, négocient l'indépendance de la colonie. Lorsqu'ils arrivent à Bruxelles pour la tenue d'une table ronde, Mobutu se joint à eux avec Antoine Kiwewa et devient membre du MNC ; en janvier-février 1960. C'est à cette occasion qu'il est repéré par Larry Devlin officier de la CIA et futur chef d'antenne de la CIA au Congo belge avec lequel il établit de bonnes relations.

En juillet 1960, il devient secrétaire d'État du gouvernement indépendant de Patrice Lumumba. Il profite du désaccord entre les différents hommes politiques et du fait d'être l'un des seuls lumumbistes à avoir une quelconque expérience militaire pour évoluer très rapidement dans la hiérarchie militaire. C'est ainsi, en tant que chef d'état-major adjoint et sous l'influence de l'ambassadeur de Belgique, qu'il fait arrêter et assigner à résidence Lumumba en septembre 1960.

Il profite des désaccords entre le président Kasa-Vubu et le 1er Ministre Lumumba pour réaliser son premier coup d'État le 14 septembre 1960, un acte de bravoure qui compte beaucoup dans les relations entre les Belges et Mobutu. Il met alors en place un gouvernement temporaire, le Collège des commissaires généraux. Devant les caméras, Mobutu accuse ensuite Lumumba de sympathie pro-communiste pour s'attirer le soutien des États-Unis d'Amérique.

Après l'assassinat de Patrice Lumumba le 17 janvier 1961 chez Moïse Tshombe dans le Katanga, c'est sous la direction de Pierre Mulele que des rebelles partisans de Lumumba partent en guerre contre Mobutu. Ils occupent rapidement deux-tiers du Congo, mais avec l'aide des États-Unis d'Amérique, Mobutu parvient à reconquérir l'ensemble du territoire. Cette « victoire », impossible sans l'aide occidentale, est habilement mise à profit en interne par Mobutu se parant de la vertu de pacificateur, d’unificateur du territoire. Il pose ainsi son pouvoir sur deux piliers : à l'extérieur, le contexte de la guerre froide et à l'intérieur, la stabilité. Un autre moyen d'affermir son pouvoir est la prise de contrôle du pouvoir politique, dont le corollaire est la répression d'une partie des citoyens congolais.

Après avoir réorganisé l'armée, il mène le 24 novembre 1965 son deuxième coup d'État contre Joseph Kasa-Vubu, premier président de l'ancien Congo belge. Le Général-Major Mobutu est soutenu par la Central Intelligence Agency (CIA) lors de son coup d’État. Suivant une crise politique aiguë entre le président Kasa-Vubu et le gouvernement de Tshombe, ce coup d’État est acclamé et accepté de tous, Kasa-Vubu l'en remercie, Tshombe en est « absolument ravi », les syndicats CSLC, UTC et FGTK soutiennent le nouveau pouvoir de même que les organisations estudiantines UGEC et AGL. La population tant congolaise qu'étrangère applaudit le coup. À l'étranger, la Belgique et les États-Unis d'Amérique sont les premiers à reconnaitre le nouveau président. La Chine et l’URSS, mais aussi la France, montrent des réticences. Le Lieutenant-Général Mobutu devient le deuxième président du Congo-Kinshasa et met fin à la crise congolaise. 

Tentant de purger le pays de l'influence coloniale, il le rebaptise Zaïre en 1971 dans le cadre d'une politique de « zaïrianisation » et change son nom en Mobutu Sese Seko un an plus tard. Il impose une dictature à parti unique gouvernée par son Mouvement populaire de la Révolution (MPR) ainsi qu'un culte de la personnalité. Sous son régime, la population du pays subit une violation généralisée des droits de l'homme ainsi que l'hyperinflation. Simultanément, il obtient une réputation de kleptocrate pour sa corruption, ses extravagances, ainsi que sa fortune personnelle. En politique extérieure, il soutient les rebelles de l'UNITA et du FNLA dans la guerre civile angolaise, et son régime reçoit le soutien des pays occidentaux qui le perçoivent comme un adversaire du communisme en Afrique francophone. Il reçoit également du soutien et de l'aide financière de la Chine pour son opposition à l'Union soviétique.

Après la fin de la guerre froide, son régime s'affaiblit en raison de la fin de l'aide financière occidentale. À l'issue du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, le nouveau gouvernement rwandais soutient une invasion rebelle du Zaïre par l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) en novembre 1996 lors de la première guerre du Congo et renverse son régime en mai 1997. Il s'enfuit alors en exil et meurt d'un cancer de la prostate trois mois plus tard au Maroc, à Rabat, le 7 septembre 1997.

Adjuvant KRIBIOS-KAUTA


À suivre