
De Kawele à Kinshasa, du Zaïre en Suisse et le reste du monde, voici la grande Fortune du Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga.
Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, avec comme signification « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne puisse l’arrêter et qui ne laisse derrière lui rien que le feu», est le Président de la république démocratique du Congo du 24 novembre 1965 au 27 octobre 1971 puis président de la république du Zaïre du 27 octobre 1971 au 16 mai 1997.
Voici la grande Fortune du Maréchal Mobutu.
Selon une enquête du Washington Post, publiée en octobre 1991, Mobutu a détourné entre 50 et 125 millions de dollars de son pays, ce qui le classe comme le troisième dirigeant le plus corrompu depuis 1984 et le dirigeant africain le plus corrompu pendant la même période. Mobutu détenait notamment des propriétés en France, Belgique, Suisse, Italie, Espagne et au Portugal, dont plusieurs châteaux (dont le château Fond'Roy à Uccle en région bruxelloise de 1973 à sa mort). En Afrique, il aurait effectué des investissements au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Tchad et en Afrique du Sud.
« [Le] maréchal Mobutu [qui] a construit une fortune de 4 milliards de dollars en pillant son pays [et l'aide internationale]. Considéré comme un allié indispensable aux Occidentaux pour lutter contre le communisme en Afrique, le président du Zaïre a longtemps bénéficié du soutien financier massif des Américains avant d'organiser son propre système de détournement des fonds publics et des richesses de son pays. Son maintien au pouvoir (32 ans) lui a coûté une partie de sa fortune, qui s'élevait, au milieu des années 80, à près de 22 milliards de francs ».
Une partie des biens de Mobutu gelés en Suisse depuis le 17 mai 1997 (8,3 millions de francs suisses) devaient être remis à sa famille le 15 décembre 2008 car aucune solution n'avait été trouvée avec le gouvernement kino-congolais ou auprès d'un des fils de Mobutu (numéro deux du gouvernement congolais) pour qu'il renonce aux fonds. Le Conseil fédéral a décidé le 12 décembre 2008 de prolonger le blocage des fonds jusqu'au 28 février 2009. Finalement, ces fonds bloqués devront être remis aux membres de sa famille, selon une décision datée du 14 juillet 2009.
Les palais de Mobutu.
Grand constructeur, Mobutu ne s'oublie pas et transforme son village natal de Gbadolite, au milieu de la jungle, en une ville moderne avec piste pour l'atterrissage d'un Concorde, une cathédrale avec crypte pour sa famille et un hôpital bien équipé. Il se fait construire à Gbadolite une résidence fastueuse de 15 000 m2, avec murs couverts de marbre de Carrare et de tapisseries en soie. Les portes monumentales de sept mètres de haut étaient en acajou et incrustées de malachite. Tout l'ameublement était à l'avenant: lustres de cristal, miroirs de Venise, jacuzzis, salons de massage... Il y donnait de somptueuses réceptions à des milliers d'invités, pour lesquelles il faisait venir des chefs cuisiniers de France et de Belgique.
À Kawele, situé à une dizaine de kilomètres de là, il s'installe une seconde résidence, un peu moins grande, vers la fin des années 1980. Il entretenait des jardins splendides : « On y découvre des délicates fleurs rouges de « l’arbre du diable » planté là par un mystique hindouiste dépêché de New Delhi, des palmiers ornementaux importés de l’île Maurice, des fleurs de Madagascar, d’Afrique du Sud ou de Singapour, des manguiers transportés d’Abidjan, des conifères de la Côte d’Azur. Il y a aussi les gigantesques kapokiers aux fleurs jaunes, rouges, mauves, rapportés d’Argentine. »
À Kinshasa, il confisque la résidence du directeur de la banque nationale pour en faire son palais présidentiel. Outre ces résidences, « le dictateur kleptocrate possédait un palais à Venise, un domaine au Portugal, un appartement luxueux avenue Foch à Paris et des villas sur la Côte d’Azur, un château en Suisse et des hôtels en Afrique. »
Adjuvant KRIBIOS-KAUTA
À suivre