En direct du procès de Vital Kamerhe, de quoi est-il accusé ?

En direct du procès de Vital Kamerhe, de quoi est-il accusé ?

Une audience publique sans précédente s’est ouverte ce lundi 11 mai 2020 à Kinshasa en République démocratique du Congo avec sur le banc des accusés le principal allié du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, son directeur de cabinet Vital Kamerhe, au coeur des jeux de pouvoir depuis 23 ans.​​​​​“Jamais dans l’histoire politique congolaise de ces deux dernières décennies, un acteur aussi important de la scène politique ne s’est retrouvé derrière les barreaux”, résument les experts du Groupe d’études sur le Congo (GEC) de l’Université de New York.
Les poursuites contre Vital Kamerhe entrent dans le cadre d’une vaste enquête anti-corruption supposée marquer le “renouveau” de la justice congolaise dans la lutte contre la corruption et l’impunité des élites depuis l’indépendance le 30 juin 1960.
Vital Kamerhe est convoqué devant les juges du tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe, avec un entrepreneur et un autre responsable de la présidence. Le procès s’ouvre vers 12h heure de l'est de la RDC, en “audience foraine”, c’est-à-dire délocalisée dans l’enceinte même de la prison de Makala où il est incarcéré. La chaîne nationale RTNC et Canal Futur, retransmet le procès, d’après des sites d’information congolais.
Si les élections présidentielles du 30 décembre 2018, ont marqué la première alternance pacifique dans l’histoire de la RDC, l’arrestation et l'humiliation subient par le chef de file de l'UNC marquent aussi vrai l'histoire politique Congolaise surtout son procès public retransmis en direct de la chaîne nationale.
Nommé directeur de cabinet au lendemain de l’investiture du président Tshisekedi le 24 janvier 2019, Vital Kamerhe s’explique sur l’utilisation de fonds publics destinés au financement des grands travaux lancés le 2 mars 2019 par le chef de l’État et dénommés “programme d’urgence des 100 jours”.
Considéré comme l’ordonnateur des dépenses, Kamerhe est soupçonné du détournement des fonds destinés à la construction de logements sociaux (4.500 maisons préfabriquées).
Si son arrestation est présentée comme un signal fort dans la lutte contre la corruption des élites, une partie de l’opinion reste sceptique et évoque un règlement de compte au sein de la coalition ou une manoeuvre. Pourtant, cette affaire “ne représente pourtant qu’une partie du programme d’urgence pour les 100 premiers jours du chef de l’État”, affirme les experts du GEC, selon qui d’autres enquêtes “portent sur des projets couvrant plus de 70% du budget initial du programme. Des projets qui peinent à être menés jusqu’au bout, en raison notamment des possibles détournements des fonds”.
Signalons qu'incarcéré depuis le 8 avril, Vital Kamerhe n’a pas encore démissionné ou n'a pas été révoqué de son poste de directeur de cabinet. Vital Kamerhe âgé de 61 ans, est poursuivi avec deux autres personnes pour le détournement présumé de plus de 50 millions de dollars américains.
@KribiosUniversal


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