Francisco Macias Nguema ou le Roi-Fou de la Guinée Équatoriale

Francisco Macias Nguema ou le Roi-Fou de la Guinée Équatoriale

Athéiste qualifié Francisco Macias Nguema se fait appeler, avec l'africanisation, entre 1924-1972 : Mez-m Ngueme / Francisco Macías Nguema et entre 1972-1975 : Francisco Macías Nguema Biyogo, et entre 1975-1976 : Macías Nguema Biyogo Ñegue Ndong, et en fin 1976-1979 : Masie Nguema Biyogo Ñegue Ndong. 

Homme d'État équatoguinéen, Francisco Macías Nguema est né à Nsegayong le 1er janvier 1924 (Rio Muni) et exécuté à Malabo le 29 septembre 1979. Président de la Guinée équatoriale, il imposa une violente dictature de 1968 à sa mort (1979).

Avant d'être élu en 1964 à la vice-présidence du gouvernement autonome de Guinée équatoriale, après avoir été plusieurs années fonctionnaire des autorités coloniales espagnoles, Francisco Macías Nguema était un grand propriétaire de l'ethnie Fang. Il devient président de la République en octobre 1968 après l'indépendance du pays. L'échec d'une tentative de coup d'État de son ministre des affaires étrangères Atanasio Ndong Miyone marqua le début de la dérive autoritaire du régime. Peu après son accession au pouvoir, son rival malheureux à l'élection présidentielle et ancien président du gouvernement autonome (Bonifacio Ondo Edu) fut incarcéré et exécuté. D'autres membres du gouvernement se suicideront ou seront exécutés après leur arrestation et leur incarcération. 

Dès 1969, il fait représenter son visage sur la pièce de 50 pesetas guinéennes et sur les billets de banque. Le 14 juillet 1972, il se proclame président à vie, chef du gouvernement, ministre de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice et des Finances. Les onze ans de dictature de Macías Nguema sont souvent comparés à la présidence d'Idi Amin Dada en Ouganda, ou à celle de Jean-Bedel Bokassa en Centrafrique. La mémoire de cette période de violence et de souffrance pour la majorité du peuple équatoguinéen est encore vive aujourd'hui. Durant sa présidence, un tiers de la population meurt ou choisit l'exil (Cameroun, Gabon, Espagne et France).

Durant sa présidence, il impose sa doctrine très sévère, il faut noter : l'obligation d'appeler le président « Miracle unique de la Guinée équatoriale » ; l'interdiction de porter des chaussures ; le renommage de tous les noms à consonance espagnole ; le démantèlement du chemin de fer ; la suppression des hôpitaux et des écoles ; l'interdiction de la pêche sur l'île pour les habitants ; l'installation d'une base secrète de sous-marins russes à Luba (aujourd'hui démantelée) ; la quasi-fin de la culture du cacao, autrefois considéré comme le meilleur du monde. l'interdiction de pratiquer la religion catholique (1978). le changement de nom de la ville de Santa Isabel de Fernando Poo à l'époque coloniale en Macías Nguema Biyogo, la fermeture de la principale centrale électrique de la capitale. Nguema prétendait pouvoir alimenter la capitale grâce a ses pouvoirs magiques.

Francisco Macias Nguema était un fonctionnaire à la poste, avant 1967. Une fois au pouvoir, il décida une philatélie folle à la poste : plus de 1 500 timbres-poste émis, entre 1968 et 1979, alors que le pays était replié sur lui-même. Et les sujets émis sur les timbres, le plus souvent, ne concernaient pas la Guinée équatoriale elle-même. Dans les pays francophones frontaliers du pays, comme au Gabon ou au Cameroun, les habitants, pour plaisanter, qualifiaient souvent le dictateur équato-guinéen de « timbré » à cause des nombreuses émissions de timbres qu'il ordonnait. À partir de 1980, la Guinée équatoriale émettra des tirages raisonnés de timbres-poste.

Le 3 août 1979, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (son neveu), avec l'aide d'un groupe de militaires, prend le pouvoir. Macías fuit et s'enferme dans un bunker où il détruit les réserves de change du pays (la monnaie de l'époque était l'ekwele-bikwele, indexée sur la peseta espagnole). Le pays subira alors une crise monétaire grave.

Arrêté, le dictateur est jugé par un tribunal militaire et reconnu coupable de génocide (50 000 morts et 150 000 réfugiés), haute trahison et d'assassinats massifs.La Commission internationale de juristes assista le tribunal pour vérifier la régularité du jugement. Faute de système juridique fiable, le dernier système légal en vigueur dans le pays, le code militaire espagnol, sera appliqué. Il est condamné à mort le 29 septembre et exécuté le jour même par la garde royale marocaine, faute de volontaires parmi des soldats équatoguinéens.

@KribiosUniversal


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