Guerre froide Bemba-Katumbi, la fin de Lamuka s'annonce proche !

Guerre froide Bemba-Katumbi, la fin de Lamuka s'annonce proche !

C'est peut-être la fin de l'idylle entre le leader du Mouvement de Libération du Congo, Jean-Pierre Bemba et le patron d'Ensemble pour le Changement, Moïse Katumbi.

Très soudés à Genève comme deux jumeaux pour soutenir leur candidat commun, Martin Fayulu, à la présidentielle du 30 décembre 2018, ces deux poids lourds de Lamuka n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le choix du porte-parole de l'opposition. Les deux personnalités ne s'accordent pas non plus sur la désignation du rapporteur adjoint du bureau de l'Assemblée nationale attribuée à leur famille politique.

Comme dans les habitudes des leaders politiques de l'opposition congolaise, l'ex-gouverneur de l'ancienne province du Katanga et l'ancien vice-président de la République en charge de l'Economie et Finances ne s'affrontent pas au grand jour. Ils s'affrontent par leurs lieutenants interposés.

Alors que les Katumbistes viennent d'investir à l'unanimité, leur leader Moïse Katumbi, candidat naturel pour occuper le prestigieux fauteuil de porte-parole de l'opposition, compte tenu de son poids politique en termes de nombre de députés et sénateurs au Parlement, les Bembistes viennent de rallier la position très radicale de Martin Fayulu sur la question.

Pour Fidel Babala, fidèle parmi les fidèles de JP Bemba, " le choix du porte-parole de l'opposition, est inopportun dans le contexte du pouvoir actuel issu d'une fraude électorale ".

Ce proche de Bemba estime que la démarche entreprise par les députés pro Katumbi au niveau de deux chambres du Parlement congolais est de nature à "légitimer l'actuel président qui n'a pas gagné les élections" selon lui.

Cette sortie médiatique de Fidel Babala confirme que l'homme fort de Gemena n'est pas prêt à s'aligner derrière Moïse Katumbi, favori pour prendre le poste de porte-parole de l'opposition.

C'était prévisible si on se rappelle que le challenger de Joseph Kabila en 2006 avait refusé de céder le même fauteuil à l'ancien secrétaire général de son parti, François Mwamba, en dépit de son emprisonnement à La Haye.

Connu pour son ego surdimensionné, Bemba a interdit à la direction de son parti de présenter un candidat à l'élection présidentielle jusqu'à sa libération.

DIFFICILE COMPROMIS

Pas de compromis non plus entre Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi pour le poste de rapporteur adjoint du Bureau de l'Assemblée nationale. Pourtant les députés Katumbistes et Bembistes, en difficulté pour trouver un consensus sur le représentant de l'opposition au bureau de l'Assemblée nationale, avaient renvoyé la balle dans le camp de leurs deux leaders.

A ce sujet, les députés pro Katumbi revendiquent ce poste, compte tenu de leur poids politique à l'Assemblée nationale. Ils jugent les ambitions du MLC et Alliés qui n'a qu'une vingtaine de députés.

Les Bembistes tiennent à placer Jean-Jacques Lungwana au poste de rapporteur adjoint de l'Assemblée nationale pour l'équilibre, étant donné que la famille d'Olivier Kamitatu, membre d'un groupe parlementaire katumbiste, occupe le fauteuil de rapporteur du bureau du Sénat.

A cette allure, l'opposition risque d'aller en ordre dispersé dans la course pour conquérir le poste de rapporteur adjoint de l'Assemblée nationale.
La majorité profitera pour imposer un candidat de son choix dans les rangs de l'opposition, à l'instar de Kombo Nkisi contre Samy Badibanga en 2011 pour le poste du 2ème vice-président de l'Assemblée nationale sous la présidence d'Aubin Minaku.