Indépendance Cha Cha, l'hymne des mouvements anticolonialistes dans toute l'Afrique noire ou le premier tube panafricain

Indépendance Cha Cha, l'hymne des mouvements anticolonialistes dans toute l'Afrique noire ou le premier tube panafricain

Grand Kallé et Vicky Longomba, chant, Dr. Nico Kasznda, guitare, Brazzos, basse, et Izeidi Monkoy (Petit Prince), maracas, et bien d'autres, avec cette bande des experts de la musique, est née la chanson Indépendance Cha Cha, chanson bien qu'interprétée par le chanteur congolais Grand Kallé accompagné de son groupe l'African Jazz, est une composition de l'écrivain Thomas Kanza et Grand Kallé Jeef.

Indépendance Cha Cha, sorti le 30 juin 1960, a été enregistré en juin 1960 à Bruxelles (Belgique), d'une durée de 3 minutes et 8 secondes, cette Rumba congolaise du format 45 tours, peut être symboliquement comparée au chant italien Bella Ciao dû à l'importance qu'elle a eu au moment de sa sortie et jusqu'aujourdhui en Afrique noire.

Joseph Kabasele dit Grand Kallé Jeef est la première vedette africaine à se produire en Belgique et ce, à l'occasion de la fameuse Table ronde au cours de laquelle devait se décider l'avenir de l'ex-Congo belge. En janvier 1960, cette table ronde réunit à Bruxelles les leaders politiques indépendantistes congolais.

À l'issue de la Table ronde, la date de l'indépendance est fixée au 30 juin 1960 . Pour l'occasion Grand Kallé compose Indépendance cha cha qui est diffusée au Congo par Radio Congo belge et c’est par elle que les Congolais apprennent l’indépendance de leur pays. Elle s'impose aussitôt comme l'hymne des mouvements anticolonialistes dans toute l'Afrique noire et devient le premier tube panafricain. Le musicien Gilles Sala a déclaré plus tard que cela (avec les deux autres enregistrements de HMV) « avait envoyé une onde de choc musicale. C'était assez extraordinaire, cette musique spontanée et naturelle ». Cette chanson est souvent utilisée lors des fêtes nationales en Afrique noire.

InIndépendance Cha ChaRumba congolaise au rythme entraînant et à la symbolique très riche, elle mixe les influences latines, jazz et africaines. Les paroles sont chantées dans les trois langues principales du Congo (le lingala, le tshiluba et le kikongo) pour être comprises par le plus grand nombre. 

Les principaux versets de la chanson comprennent les acronymes des principales factions politiques au sein du mouvement indépendantiste congolais. L'Association des Ressortisants du Haut-Congo (ASORECO), l'Alliance des Bakongo (ABAKO), la Confédération des associations tribales du Katanga (CONAKAT), le Cartel Katangais (Cartel), le Front Commun, le Mouvement National Congolais (MNC), le Parti National du Progrès (PNP), l'UGECO, l'Alliance des Bayanzi (ABAZI) et le Parti Solidaire Africain (PSA) sont tous mentionnés.

Un certain nombre de politiciens (dont certains chefs de parti) sont mentionnés par leur nom de famille. Dans l'ordre, ce sont: Jean Bolikango, Joseph Kasa-Vubu, Patrice Lumumba, Albert Kalonji, Paul Bolya, Moïse Tshombé, Cléophas Kamitatu, Ferdinand Essandja et Daniel Kanza.

Notons aussi que, Grand Kallé Jeef et son orchestre African Jazz, ont réussi à révolutionner la musique congolaise, en électrifiant la rumba, y introduisant également les musiques cuivrées importées de Cuba et des Antilles par les marins. Tumbas et trompettes s'associent alors aux chants et tambours traditionnels. Or, depuis les années 1950, les musiques congolaises font danser toute l'Afrique grâce à la diffusion du lingala à la puissance des émetteurs des radios congolaises qui couvrent une grande partie du continent et la qualité indéniable de cette musique festive.

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA

@KribiosUniversal


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