Les musiques congolaises: coup d'œil sur le Mutuashi, ce genre musical folklorique des Luba, l'un des styles musicaux les plus populaires d'Afrique.

Les musiques congolaises: coup d'œil sur le Mutuashi, ce genre musical folklorique des Luba, l'un des styles musicaux les plus populaires d'Afrique.

Les musiques congolaises ont été les plus populaires pendant plus de 70 ans, même si, aujourd'hui, elles sont détrônées par d'autres musiques africaines, ses dérivées d'ailleurs: Afrobeats, Naija, Bongo Music et Zouglou. Parmi elles, nous pouvons citer Rumba congolaise, Ndombolo, Cavacha, Soukous, Sebene, Mutuashi et folkloriques des ethnies de deux rives du Congo. Danse avec jeu de bassin, coup de reins, nombril dévêtu et jupe fendue sur le côté... Kribios Universal vous parle du Mutuashi, ce genre musical folklorique des Luba, l'un des styles musicaux les plus populaires d'Afrique.Tshala MuanaLe Mutuashi est une danse et un genre de musique qui tire ses origines dans la musique traditionnelle des Baluba (Muluba au singulier) du Kasaï. Le Mutuashi a ses origines stylistiques à savoir: Tshinkimbwa, kasala, folklore lulua, avec les sous-genres: Mutuashi classique, mutuashi doux, mutuashi Gospel ou encore Zouk Mutuashi. Ce style musical est associé aux genres: Salsa, Zouk, Rumba, Ndombolo, Soukous et Tshikuna.

Le style Mutuashi qui traditionnellement remonte au moyen-âge, a pour pionnier à notre ère, le Dr. Nico Kasanda à partir des années 1965, et, est popularisé par la célèbre chanteuse Tshala Muana sous les créations musicales du guitariste-arrangeur Souzy Kaseya, qui est le concepteur du Mutuashi version Tshala Muana vers les années 1980.

À la suite des différentes vagues d'immigration des Baluba du Kasaï vers Kinshasa durant l’époque coloniale et après l’indépendance, ils amenèrent leur culture musicale avec eux. Ainsi, Dr. Nico Kasanda, qui naquit à Mikalayi près de Kananga, devient le tout premier musicien à interpréter des œuvres en Tshiluba au côté de la rumba en Lingala, deux langues nationales de la République Démocratique du Congo.

L'origine moderne du style date de 1981, avec la sortie de la chanson Tchebele de Tshala Muana. Peu à peu avec ce rythme tradi-moderne Lulua, le style se confirme partout en République démocratique du Congo (Zaïre) particulièrement avec la sortie de Koumba en 1986 et Tshibola en 1987, signés Tshala Muana La Mamu Nationale sur les musiques conçues, arrangées et réalisées par le guitariste-arrangeur Souzy Kaseya (originaire aussi du Kasaï). Depuis lors le mutuashi est devenu l'un des styles musicaux les plus populaires d'Afrique, et au Congo en particulier. À la différence de la rumba, le mutuashi se chante principalement en Tshiluba, l'une des quatre langues nationales de la RDC.

Étymologiquement, le Mutuashi est très reconnu aux publics larges en 1965, lorsque Nico Kasanda et Tabu Ley Rochereau (avec leur groupe African Fiesta) sortent une chanson intitulée Bia ntondi Kasanda (Kasanda, j'en ai marre). Dans cette chanson, ils font un jeu de mots lié au nom de « Kasanda », avec des sous-entendus : « bia kutondi mbinganyi ? » questionne une dame dans cette chanson. Et Nico de répondre : « si malu a Kasanda ». Et dans la chanson, il y a un cri de relance « mutua's, muendela's ». Nous pouvons traduire par « piques-la, prends-là ». Mais il faut préciser le « muendela's » est un terme soft pour évoquer l'acte sexuel en Tshiluba.

Il s'agit d'une danse avec jeu de bassin, coup de reins, nombril dévêtu, et jupe fendue sur le côté. Une chorégraphie ou une séquence pas comme les autres. À la place du Ndombolo (partie dansante, de sebene et générique), le Mutuashi battait son record faisant soulever les spectateurs sur la scène de Tshala Muana. Ce style digne du royaume Luba, était toujours parmi les moments forts des concerts de Tshala Muana, qui déclenchaient beaucoup de fantasmes dans le public. Il n'y a pas que la danse de la hanche.

Tshala Muana est omniprésente dans la programmation des radios et des boîtes de nuit en Afrique comme dans le reste du monde (Europe et Amérique), et cela grâce à son style musical, Le Mutuashi, folklore du peuple Luba, dont l'origine remonte probablement au Moyen Âge, d'où Tshala Muana en est la reine. Elle l'a vendu au travers le monde entier. Tshala Muana sera alors célèbre pour avoir modernisé et donné ses lettres de noblesse au Mutuashi. Surnommée « Reine du Mutuashi », elle est aussi appelée par les congolais « Mamu nationale » (mère de la Nation).

Grâce à Mutuashi, Tshala Muana va acquérir la notoriété en Afrique en général et plus particulièrement au Zaïre (RDC). Considérée comme un sex-symbol dans toute l’Afrique, Tshala Muana a été à plusieurs reprises l’artiste quasi officielle du Zaïre. En 1991, elle intronisée « Ambassadrice de l’Art et de la Culture du Kasaï » par les chefs coutumiers du Grand Kasaï (sa région d'origine).

Les chansons notables du genre Mutuashi sont: Biantondi Kasanda, signée Docteur Nico (1965), Koumba (1986), Tshibola, Kalume (1996), Malu (2003) signées Tshala Muana. Les groupes folkloriques Baluba du Kasaï et Bayuda du Congo ont aussi popularisé ce style Kasaïen.

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