Mayaula Mayoni, cet ancien footballeur et artiste musicien hors-pair aux œuvres classiques

Mayaula Mayoni, cet ancien footballeur et artiste musicien hors-pair aux œuvres classiques

L'artiste musicien Congolais Mayaula Mayoni, bien qu'il soit mort, est parmi ceux des pionniers de la rumba congolaise qui marquent jusqu'à présent le monde musical au travers ses chansons notables. Cet ancien footballeur est un artiste musicien hors-pair.

Ousmane Bakayoko Mayaula Mayoni (né Freddy Mayaula Mayoni le 6 novembre 1946 à Léopoldville, aujourd'hui Kinshasa, et mort le 26 mai 2010 à Bruxelles en Belgique) est un artiste musicien, compositeur et chanteur congolais. Il a également été un joueur de l'Association sportive Vita Club de Kinshasa avant d'embrasser la carrière musicale riche en répertoire classique.

Mayaula passe sans effort l'école primaire. En 1962, il a terminé ses études secondaires au Collège de Kisantu. Le jeune Mayaula semble être un bon joueur de football passionné. Entre 1968 et 1971, il évolue à un haut niveau comme ailier gauche dans l’équipe première de l’AS Vita Club à Kinshasa. Dans cette période, il est également sélectionné pour l’équipe nationale du Zaïre, les Léopards.

Lorsque son père est en poste comme diplomate à Dar es Salam, Mayaula suit son père en Tanzanie et joue quelque temps avec « Yanga Sports ». Puis il part pour Charleroi en Belgique où il suit une formation en informatique. En Belgique, son talent est également remarqué et il joue au football professionnel avec le ‘Racing Club de Charleroi’ et le ‘Racing Club de Jette’ à Bruxelles. Il joue également quelque temps en Suisse avec le ‘FC. Fribourg’. Durant cette période, il se familiarise avec la guitare grâce à un ami d’étude. Musicalement aussi, il se montre un étudiant talentueux et bientôt il rejoint l’orchestre étudiant congolais ‘Africana’ en tant que guitariste rythmique.

Sportif, Mayaula l'a été à plus d'un titre. Il fit partie de l'attaque mitraillette de V.Club, aux côtés de Jean Kembo, après avoir pratiqué le Handball.

À son retour à Kinshasa, Mayaula passe de joueur de football professionnel à compositeur et musicien professionnel. De retour chez lui, il attire immédiatement l’attention de son ancien président du football et chef d’orchestre Franco, qui demande à Mayaula de rejoindre son groupe et ajoute sa chanson ‘Cherie Bonduwe’ au répertoire de son TPOK Jazz.

Après sa carrière sportive, il s'était distingué à l'image de Yanick Noah actuellement dans la musique, en réalisant des tubes de rêve dans l'OK-Jazz.

Outre le football, Mayaula a fait une carrière élogieuse en musique dans l’orchestre Tout Puissant Ok Jazz de Luambo Makiadi Franco. Sa toute première composition était ” Chérie Bondowe ” qui a fait tâche d’huile au Zaïre et le reste de l'Afrique.

La chanson mélodique et thématiquement riche reçoit beaucoup d’attention, notamment parce que la Commission nationale de censure interdit la chanson. Cherie Bondowe a présenté la vie de prostituée de son point de vue et est considérée par les autorités comme une défense de la prostitution. La chanson est d’abord sortie à Bruxelles, et a rapidement retrouvé le chemin de Kinshasa, malgré l’interdiction par le gouvernement.

Bien que Franco lui ait demandé de rejoindre TPOK Jazz, Mayaula Mayoni n’a jamais été un membre officiel du groupe TPOK Jazz. « Il était une sorte de bizarrerie indépendante dans le monde de la musique », écrit Gary Stewart dans « Rumba on the river ». « Il préférait composer ses chansons et les offrir ensuite à l’artiste qu’il jugeait approprié. Beaucoup de ses efforts mémorables comme ‘Nabali misère’ et ‘Momi’ ont trouvé leur chemin vers OK Jazz ».

En 1977, c’est la chanteuse Mpongo Love qui va interpréter la composition de Mayaula « Ndaya », une chanson qui raconte l’histoire d’une femme heureuse dans son mariage et confiante de garder son mari, malgré les ouvertures d’autres femmes.

Beaucoup de gens pensent à tort que Mayaula n’était pas seulement un guitariste et compositeur doué, mais aussi un bon chanteur. Bien qu’il ait parfois joué le rôle de choriste lors d’enregistrements et de performances live, il ne s’est jamais présenté comme chanteur principal. Cette idée fausse est probablement due à une photo de la pochette de l’album ‘Veniuza’, sur laquelle on retrouve Mayaula derrière le micro. En 1981, Mayaula quitte le Zaïre avec quelques musiciens du groupe de la chanteuse Abeti Les Redoutables, pour tenter sa chance en Afrique. Entre 1981 et 1984, il enregistre plusieurs LP en solo à Lomé (Togo) pour le label Disc-Oriënt’. En 1984, il retourne au Zaïre où il sort l’album ‘Fiona fiona’ en 1986. La même année, la chanteuse Tshala Muana remporte le succès avec ‘Nasi nabali’, une composition écrite par Mayaula Mayoni. Il enregistre son prochain album ‘Mizélé’ avec l’aide des musiciens de TP OK Jazz et des chanteurs Carlito Lassa et Malage de Lugendo.

En 1993, il atteint à nouveau les charts avec l’album ‘L’amour au kilo’. Il dure ensuite jusqu’en 2000, avant qu’il ne sorte avec un nouvel album ‘Bikini’. Peu de temps après la sortie de cet album, Mayaula s’installe à nouveau à Dar es Salam, où il accepte un poste au service diplomatique. Dans les années qui ont suivi, il a commencé à souffrir de plus en plus des conséquences de l’hémiplégie, une maladie qui peut entraîner une perte de la parole et une paralysie des membres. En 2005, il retourne à Matadi, son lieu de naissance.

Alors que son état continue de se détériorer, sa famille décide, en coopération avec les autorités, d’amener Mayaula à Bruxelles pour un traitement médical. Après une longue maladie de plusieurs mois, il décède à Bruxelles le 26 mai 2010 à l’âge de près de 64 ans.Mayaula Mayoni Best ofAu cours de son impressionnante carrière, Mayaula Mayoni a été élu à plusieurs reprises « compositeur de l’année » au Zaïre. En 1978 pour la chanson ‘Bonduwe II’, en 1979 pour ‘Nabali misère’ et en 1993 pour la chanson ‘Ousmane Bakayoko’.

À noter que, les chansons Bolingo ya Doudou, Ousmane Bakayoko et Bon anniversaire sont les tubes incontournables de Mayaula Mayoni qui, jusqu'à l'heure actuelle font bouger les salles des fêtes en Afrique et sa diaspora. Surtout dans des célébrations des mariages, elles ne manquent pas !

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA


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