Onze ans dans l'autre monde, voici ce qu'il faut retenir sur Kim Jong-il, cher dirigeant bien-aimé de la Corée du Nord

Onze ans dans l'autre monde, voici ce qu'il faut retenir sur Kim Jong-il, cher dirigeant bien-aimé de la Corée du Nord

Kim Jong-il meurt le 17 décembre 2011. Malgré, un deuil national d'une longue durée, son plus jeune fils Kim Jong-un lui succède au pouvoir, maintenant la lignée du mont Paektu à la tête de la Corée du Nord. Homme d'État nord-coréen, dirigeant de la Corée du Nord de 1994 à sa mort en 2011, Kim Jong-il est né le 16 février 1941 ou 1942, son jour de naissance est un jour férié en Corée du Nord « fête nationale à sa mémoire ».

Son père Kim Il-sung était une figure importante parmi les Coréens communistes exilés, ayant le grade de commandant de bataillon dans la 88e brigade soviétique, composée de Chinois et de Coréens. Kim Jong-suk, la mère de Kim Jong-il, fut la première épouse de Kim Il-sung. Il succède à son père, Kim Il-sung, qui a dirigé le pays entre 1948 et 1994. Appelé le « Cher dirigeant » ou  «Dirigeant bien-aimé », Kim Jong-il occupe alors les fonctions de président du Comité de la défense nationale et de secrétaire général du Parti du travail de Corée. En 2010, il est listé à la 31ème place des personnalités les plus puissantes au monde par le magazine Forbes.

Selon sa biographie officielle, Kim Jong-il est né le 16 février 1942, au mont Paektu, le point culminant de la Corée du Nord, situé à la frontière chinoise. Il a été enregistré sous le nom russifié de Youri Irsenovitch Kim. Selon d'autres sources occidentales, Kim a également été formé en république populaire de Chine, où il est éloigné de son père pour des raisons de sécurité durant la guerre de Corée.

En 1973, Kim Jong-il est nommé secrétaire de parti de la propagande et en 1974, il est officieusement désigné comme successeur de son père selon des observateurs occidentaux. Durant les quinze années suivantes, il occupe successivement d'autres postes, dont celui de ministre de la Culture, ou en travaillant au sein des services secrets nord-coréens en étant notamment dirigeant du Département Organisation et Orientation (de 1974 à 2011).

Kim Jong-il s'est progressivement affirmé au sein du Parti du travail de Corée à partir de la septième session plénière du Comité central en septembre 1973, menant les campagnes des « Trois Révolutions ». Il apparaît pour la première fois publiquement, aux côtés de son père, comme l'un des principaux dirigeants lors du sixième congrès du Parti du travail de Corée, organisé en octobre 1980, à l'issue duquel il est nommé membre du présidium du Bureau politique, et à la Commission de Défense nationale et au secrétariat du Comité central du parti du travail de Corée.

En 1991, Kim Jong-il est nommé commandant suprême de l'Armée populaire de Corée. Le rôle important joué par l'armée en Corée du Nord explique que, selon certains observateurs occidentaux, cette fonction soit considérée comme la plus éminente parmi celles alors exercées par Kim Jong-il.

En avril 1992 il est nommé Maréchal. En 1992, Kim Il-sung déclare publiquement que son fils était chargé des affaires intérieures nord-coréenne. En 1993, il prend la présidence de la Commission de Défense nationale.

Leader suprême de la Corée du Nord

La période de trois ans entre la mort de Kim Il-sung, en 1994, et la confirmation de son fils Kim Jong-il comme nouveau dirigeant de la Corée du Nord, en 1997, a souvent été interprétée à l'étranger comme le signe d'une succession plus difficile que prévu. Les autorités nord-coréennes font observer qu'il s'agissait seulement de respecter la durée du deuil de trois ans qui est d'usage en Corée lors de la mort du père. Le changement de pouvoir est intervenu à une période critique pour la Corée du Nord, dans un contexte de crise nucléaire et d'aggravation des difficultés agricoles ayant conduit à une sévère pénurie alimentaire.

Déjà président du Comité de la défense nationale, qui dirige l'Armée populaire de Corée dont le rôle est prépondérant dans le pays, Kim Jong-il attend trois ans pour prendre officiellement la tête du Parti du travail de Corée. La constitution de Corée du Nord est révisée en 1998 et précise désormais que le président du Comité de la défense nationale est le «Dirigeant suprême de la république populaire démocratique de Corée». Kim Jong-il est donc le dirigeant de fait la république populaire démocratique de Corée, bien que, sur un plan strictement juridique, le poste de chef de l'État soit détenu par Kim Yong-nam, en tant que président de l'Assemblée populaire suprême. Le rôle de ce dernier a cependant toujours été en retrait par rapport à celui de Kim Jong-il.

Diplomatie avec la Corée du Sud

Kim Jong-il a participé à la relance du dialogue entre les deux Corées, sur la base de la déclaration conjointe Nord-Sud du 15 juin 2000, en vue d'une réunification de la Corée. À l'occasion de cette rencontre historique entre les deux dirigeants coréens à Pyongyang, Kim Dae-jung, dont le pays est officiellement en guerre avec la Corée du Nord depuis cinquante ans, l'a décrit comme « un dirigeant pragmatique avec un solide jugement » et Madeleine Albright l'a qualifié de « très décidé et doué d'un grand sens pratique », même si elle l'a également trouvé illogique lorsqu'il lui a dévoilé ses plans économiques pour la Corée du Nord.

Selon l'ancien ministre sud-coréen de l'Unification Park Song-wu, qui avait préparé le sommet intercoréen de juin 2000, Kim Jong-il souhaitait d'abord rencontrer le président américain Bill Clinton avant de venir à son tour à Séoul. Cependant, l'élection à la présidence des États-Unis de George W. Bush — et non du vice-président Al Gore, comme l'escomptait Pyongyang — aurait empêché la concrétisation de ces projets.

Lors du second sommet intercoréen au niveau des chefs d'État, organisé à Pyongyang du 2 au 4 octobre 2007, Kim Jong-il reçoit Roh Moo-hyun et les deux dirigeants signent un document commun où ils s'engagent à promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule. À cette fin, ils négocieront avec les États-Unis et la Chine la mise en place, selon les termes de la déclaration conjointe du 4 octobre, d'« un système de paix permanent » qui remplacerait l'actuelle situation d'armistice, laquelle prévaut toujours dans la péninsule depuis la fin de guerre de Corée en 1953.

Programme nucléaire

Depuis la fin des années 1980, la Corée du Nord est accusée de mener un programme nucléaire clandestin. Début 1993, la Corée du Nord annonce son retrait du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et une crise diplomatique s'engage résolue par l'accord-cadre de 1994. La décision du président George W. Bush de désigner la Corée du Nord comme un « État voyou » et de consolider l’embargo, en 2002-2003, pousse Kim Jong-il à réactiver le programme nucléaire.

Malgré plusieurs cycles de négociations, la Corée du Nord procède à un essai nucléaire le 9 octobre 2006 et à un second, plus puissant et sans ambigüité sur sa nature, le 25 mai 2009. La poursuite de ce programme par Kim Jong-il est un sujet d'inquiétude pour la communauté internationale, d'autant plus que la Corée du Nord développe un programme de missiles balistiques pouvant servir de vecteur à l'arme nucléaire.

Mort, deuil et funérailles

Le 17 décembre 2011, à l'aube, alors qu'il voyage dans son train personnel d'après les médias nord-coréens, Kim Jong-il meurt à l'âge de 69 ans. L'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA), officielle, a précisé que le chef de l'État nord-coréen « a succombé à un grand épuisement mental et physique » et que sa mort est survenue à la suite d'un « infarctus du myocarde sévère, en d'autres mots, d'une crise cardiaque ». L'annonce au peuple est assurée par Ri Chun-hee, présentatrice vedette de la télévision nord-coréenne, rappelée de sa retraite pour l'occasion. Son fils Kim Jong-un a été désigné pour prendre sa succession, ont annoncé lundi 19 décembre 2011 les médias officiels du régime communiste.

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA


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