Quelques détails sur l'attentat du 6 avril 1994 qui a déclenché le génocide au Rwanda...

Quelques détails sur l'attentat du 6 avril 1994 qui a déclenché le génocide au Rwanda...

L'attentat du 6 avril 1994 au Rwanda désigne l'assassinat de Juvénal Habyarimana, président du Rwanda, et de Cyprien Ntaryamira, président du Burundi, perpétré au dessus de l'aéroport de Kigali par le tir d'un missile contre le Falcon 50 présidentiel qui transporte les deux hommes d'État. Cet attentat provoque la mort des douze occupants de l'appareil. Cet événement est la première phase d'un coup d'État qui déclenche le massacre des partisans des accords d'Arusha, le génocide au Rwanda et la reprise de la guerre civile.

Que est-il passé réellement ?

Le 6 avril 1994, en fin de journée, le président Rwandais Juvénal Habyarimana rentre à Kigali à bord de son avion personnel, un Falcon 50, immatriculé 9XR-NN, offert par la France et piloté par un équipage français. Il revient d'une rencontre régionale à Dar es Salam en Tanzanie où il a accepté de mettre en place les institutions de transition prévues par les accords d'Arusha qui ont mis un terme à la guerre civile rwandaise en 1993. Cette rencontre a lieu sans que le parti extrémiste CDR (Coalition pour la défense de la République) y soit représenté. Juste avant de décoller, il a proposé au président Burundais Cyprien Ntaryamira, dont l'avion est en maintenance, de l'accompagner, et de lui prêter son avion jusqu'à Bujumbura. D'après l'audition de François Léotard devant les députés français, le président Mobutu Sese Seko aurait dû se trouver à cette rencontre régionale, mais aurait refusé de venir au dernier moment. Outre les présidents rwandais et burundais, l'avion transportait des dignitaires du régime rwandais, dont le chef d'état-major des Forces armées rwandaises, le général Deogratias Nsabimana.

En phase d'atterrissage à Kigali, vers 20 h 27, deux missiles sont tirés sur l'avion depuis le camp militaire de Kanombe ou depuis la colline de Masaka, selon les versions les plus communément acceptées. L'avion est touché et s'écrase non loin de l'aéroport, en partie sur le terrain de la résidence présidentielle. Il n'y a aucun survivant. Des photos ont montré les corps des personnalités victimes de cet attentat dans la chapelle ardente improvisée dans le salon de la maison présidentielle, selon les témoignages de la famille présidentielle.

L'avion présidentiel rwandais transportait 12 personnes, qui ont toutes été tuées : 6 rwandais, 3 burundais et 3 membres d'équipage français à savoir : Juvénal Habyarimana, président de la république du Rwanda, Cyprien Ntaryamira, président de la république du Burundi, Bernard Ciza, ministre burundais des affaires publiques, Cyriaque Simbizi, ministre burundais de la communication, Déogratias Nsabimana, chef d’État-Major de l'armée Rwandaise, Thaddée Bagaragaza, major et responsable de la maison militaire du président Rwandais, Elie Sagatwa, colonel, membre du secrétariat spécial et chef du cabinet militaire du président Rwandais, Juvénal Renaho, conseiller pour les affaires étrangères du président Rwandais, Emmanuel Akingeneye, médecin personnel du président Rwandais, Jacky Héraud, pilote, Jean-Pierre Minaberry, copilote et Jean-Michel Perrine, mécanicien navigant.

Les responsabilités dans l’attentat du 6 avril 1994 ne sont pas encore bien établies. La provenance des missiles SATCP qui ont détruit l'avion présidentiel reste inconnue.

Plusieurs hypothèses ont été examinées par les parlements belges et français et par l'Organisation de l'unité africaine. Dans son ordonnance de 2006 le juge Bruguière balaie toutes les hypothèses en quelques pages pour ne retenir que celle de la responsabilité du FPR.

Et le 7 avril 1994, c'est le début du génocide au Rwanda qui fera près d'1 millions des morts civiles et militaires en présence des Français et Belges.

@KribiosUniversal


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