Situation sécuritaire à Rutshuru : Makenga Sultani pointé du doigt, M23 serait de retour ?

Situation sécuritaire à Rutshuru : Makenga Sultani pointé du doigt, M23 serait de retour ?

Ancien commandant des forces rebelles du M23, le général autoproclamé Makenga Sultani, serait visible sur le champ de bataille à Runyoni, confirment des sources sur place. D’autres sources abondent dans le même sens et parlent d’une résurgence de la rébellion du M23 dans cette partie du pays (Groupement de Jomba, dans le Territoire de Rutshuru).

La présence de Makenga Sultani dans les rangs des combattants ne confirmerait que les faits. Cette présence avérée du rebelle Makenga et ses hommes dans le territoire de Rutshuru vient aussi corroborer les propos du gouvernement ougandais, pays où Makenga avait trouvé refuge à la chute du M23.

Le porte-parole de l’armée ougandaise, Richard Karemire avait laissé entendre que ce dernier et ses troupes avaient, à un moment donné, échappé au contrôle de l’armée. « Nous ignorons où il se trouve, nous avons informé le gouvernement de la RDC », avait-il dit au sujet du chef de l’ex-rébellion du M23, quand les rumeurs faisaient état d’une probable réorganisation du mouvement rebelle à partir de l’Ouganda, il y a de cela quelques mois.

Kinshasa accusait régulièrement le Rwanda et l’Ouganda de laisser les ex-rebelles du M23 circuler librement sur leur territoire, craignant pour une résurgence qui serait aujourd’hui une réalité. Après avoir démenti les accusations de la RDC, qui faisait état de l’arrivée de 200 ex-rebelles sur son territoire, l’Ouganda avait reconnu en janvier 2019 que 60 hommes du M23 s’étaient échappés de la base militaire de Bihanga.

Depuis la nuit du dimanche 7 au lundi matin 8 novembre, les affrontements continuent sur les hauteurs de Chanzu, et les habitants de Bunagana s’entassent à la frontière congolo-ougandaise, la peur au ventre et craignant l’éventuelle entrée des rebelles, car munis d’armes lourdes en très bon état pour ne pas dire neuves.

D'ailleurs, suite à cette situation sécuritaire, la frontière congolo-ougandaise a été fermée depuis le matin suite à l’afflux des réfugiés Congolais.

Cette nouvelle attaque armée intervient en plein état de siège. La société civile du territoire de Rutshuru soupçonne les ex-combattants du Mouvement de 23 mars (M23) d’être à la base de cette offensive.

En 2013, plus d’un millier de combattants M23 avaient été défaits sur la colline de Chanzu après une offensive des FARDC mettant fin à l’activisme de cette rébellion sur le sol congolais. Ces combattants avaient traversé au Rwanda pour les uns, et en Ouganda pour les autres. Dans ces deux pays voisins, les anciens M23 étaient cantonnés dans des camps et finalement, la plupart parmi eux étaient retournés au maquis dans le Rutshuru. Ils avaient tenté une nouvelle fois l’aventure militaire. Des affrontements les avaient opposés à l’armée congolaise dont deux hélicoptères étaient abattus dans la région par les rebelles. Les militaires et membres d’équipage de ces appareils étaient torturés et abattus par le M23.

Par Kribios Universal


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