Sur les traces de Manu Dibango à Léopoldville (Kinshasa)
Sur les traces de Manu Dibango à Léopoldville (Kinshasa)

Sur les traces de Manu Dibango à Léopoldville (Kinshasa)

Manu Dibango dit Papa Groove, est un saxophoniste et chanteur camerounais de world jazz, très connu dans le monde. En parallèle avec sa carrière musicale, Manu Dibango fut à certains temps le gérant de la boîte Afro Mongambo à l’époque des années 60 au Congo Léopoldville, dont les propos sont consignés par Mfumu Fylla Saint-Eudes à travers son livre : « La musique congolaise du 20e siècle ».Manu DibangoLors d'un séjour dans un centre de colonie réservé aux enfants camerounais résidents en France à Saint-Hilaire-du-Harcouët, il découvre le saxophone emprunté à son ami Moyébé Ndédi et y rencontre Francis Bebey. Ce dernier lui apprend les bases du jazz et ils forment un petit groupe jouant de cette musique ; mais c'est à Reims, où il prépare le baccalauréat philo, qu'il s'initie au saxophone et commence à se produire dans les « boîtes » et les bals de campagne, au grand dam de son père, qui lui coupe les vivres en 1956, lorsqu'il échoue à la seconde partie du brevet.

Différents contrats le mènent à la fin de l'année 1956 en Belgique, où il joue dans des orchestres, dans des clubs privés, des cabarets : à Bruxelles, où il fait la connaissance d'une artiste peintre et mannequin (Marie-Josée dite Coco qu'il épouse en 1957), à Anvers et à Charleroi, où son jazz s'africanise au contact du milieu congolais dans l'ambiance de l'accession du Congo belge à l'indépendance en 1960. Il est notamment chef d'orchestre dans la boîte bruxelloise les Anges Noirs que les politiciens et intellectuels congolais, en pleine négociation pour l'indépendance de leur pays, fréquentent. C'est là qu'il rencontre le Grand Kallé, qui l'engage dans son orchestre. Ils enregistrent plusieurs disques, qui remportent le succès en Afrique (notamment Indépendance Cha Cha au Congo Léopoldville) et font une tournée au Congo Léopoldville en août 1961.

Comment Manu Dibango s'était retrouvé à Léopoldville (Kinshasa) ? 

Après les enregistrements, Joseph Kabasele dit Grand Kallé Jeph propose à Manu Dibango un voyage au Congo-Kinshasa. L’occasion est bonne. Les Anges Noirs font relâche. Manu et sa femme Coco se rendent à Léopoldville, pour deux mois se disent-ils. (Ils y resteront deux ans, ndlr)Manu Dibango à Léopoldville (Kinshasa)Joseph Kabasele propose à Manu la gérance de sa boîte l’Afro Mongambo (ex-Afro Negro) située sur l’avenue Charles de Gaule. Manu y monte un orchestre dès octobre 1961 et tient la barre de l’Afro Mongambo. José Eduardo Dos Santos (futur président angolais) vient de temps en temps y gratter la guitare.

En 1962, avec un jeune banquier nommé Sindika Dokolo, Manu Dibango crée un nouvel établissement, le Tam-Tam, délaissant ainsi l’Afro Mongambo. Il joue pour un public européen constitué en majorité des casques blues de l’Onu.

- Le City Five reprend le night club Afro Mongambo.

Au premier trimestre 1962, l’African-Jazz se rend en Belgique. Une fois de plus, Kabasele fait appel à Manu Dibango qui évolue désormais au Tam-Tam, boîte dont il est le gérant. A Bruxelles, l’African-Jazz enregistre pour le compte de Sofrason…..African mokili mobimba de Mwamba Déchaud (revu et corrigé par Kallé Jeff), Jamais Kolonga de Tino Baroza, Le bateau de Tahiti, Twist à Léo de Manu Dibango, Kely et Bonbon sucré de Rochereau Tabu Ley qui est du voyage…

De retour à Léopoldville, après son voyage avec l’African-Jazz, Manu Dibango reprend ses activités au Tam-Tam. C’est dans cet établissement que ses parents, venus du cameroun, viennent le voir jouer. Ils lui suggèrent de rentrer à Douala (Cameroun), pour faire la même chose.

C'est ainsi qu'en 1963, à la demande de son père, il ouvre son propre club au Cameroun, le Tam Tam, qui se révèle un échec financier à cause du couvre-feu imposé pendant la guerre civile, si bien qu'il revient en France en 1965.

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA


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