Sur l'histoire d'un échec et le bref passage du révolutionnaire Che Guevara au géant Congo-Kinshasa.
Che Guevara (Ernesto Guevara de la Serna), né le 14 juin 1928 à Rosario (Argentine) et mort exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera (Bolivie), est un révolutionnaire marxiste-léniniste et internationaliste argentin ainsi qu'un homme politique d'Amérique latine. Il a notamment été un dirigeant de la révolution cubaine, qu'il a théorisée et tenté d'exporter, sans succès, vers le Congo où Che Guevara, son second Victor Dreke et 12 Cubains arrivent à Baraka-Fizi le 24 avril 1965 et y quittent en novembre 1965, soit sept mois de frustration de la guerre et maladie.Sur l'histoire d'un échec et le bref passage du révolutionnaire Che Guevara au géant Congo-Kinshasa:
L'opération cubaine est planifiée pour aider le mouvement marxiste Simba pro-Patrice Lumumba (dont l'assassinat en 1961 avait indigné Guevara) au Congo-Kinshasa (ancien Congo belge, futur Zaïre et actuelle république démocratique du Congo). Che Guevara, son second Victor Dreke et 12 Cubains arrivent à Baraka-Fizi au Congo le 24 avril 1965. Un contingent d'environ 100 Afro-Cubains les rejoint peu après. L'arrivée du Che est tenue secrète même pour les membres de la guérilla congolaise.
Ils collaborent un moment avec le dirigeant Laurent-Désiré Kabila, avec qui ils organisent le maquis d'Hewa Bora, d'Ébamba et de Wimbi. Kabila aide alors les partisans de Lumumba à mener une révolte qui est éliminée en novembre de la même année par l'armée congolaise. Guevara considère bientôt Kabila comme insignifiant et écrit : « Rien ne m'amène à penser qu'il soit l'homme providentiel ».
Bien que le Che ait 37 ans et aucune formation militaire classique (il avait été réformé du service militaire argentin à cause de son asthme, chose dont il était fier à cause de son opposition au gouvernement Perón), il a déjà fait l'expérience de la guérilla cubaine et de sa marche décisive sur Santa Clara. Des mercenaires sud-africains (sous la conduite de Mike Hoare) et des exilés cubains opposés au régime castriste travaillent avec l'armée régulière congolaise pour lutter contre Guevara. Ils réussissent à intercepter ses communications, tendent des embuscades contre les rebelles à chaque fois qu'ils tentent une attaque et coupent ses lignes d'approvisionnement. Bien que Guevara essaie de dissimuler sa présence au Congo, le gouvernement US est informé de sa localisation et de ses activités. En effet, la National Security Agency (NSA) intercepte toutes ses transmissions grâce à l'équipement de l'USNS Valdez, un navire d'écoute de l'océan Indien.
Le but du Che est d'exporter la révolution cubaine en formant les combattants Simba à l'idéologie communiste et aux stratégies du combat de guérilla. Mais l'incompétence des rebelles congolais, leur intransigeance et leurs rivalités internes sont citées dans son journal du Congo comme les raisons principales de l'échec de la révolte. Au lieu de s'assurer le soutien des populations locales, les combattants congolais pillent parfois des villages et tuent des civils. Le commandement unique n'existe pas et les chefs locaux rivalisent entre eux pour obtenir argent et matériel qu'ils emploient pour leur profit personnel. Certains responsables de la guérilla sont même assassinés par des rivaux. Enfin, les troupes inexpérimentées croient plus en la sorcellerie qu'à l'instruction militaire des Cubains, ce qui entraînera défaite sur défaite.
Après sept mois de frustration, malade de la dysenterie et souffrant de l'asthme, débordé par les troupes de Mobutu, Guevara quitte le géant Congo avec les survivants cubains (six membres de sa colonne sont morts sur les 12 qui l'avaient accompagné). Ils doivent abandonner une bonne partie des combattants congolais faute de place dans les embarcations qui retraversent le lac Tanganyika. À un moment, le Che estime devoir rester seul pour combattre jusqu'au bout comme exemple pour la révolution. Il en est dissuadé par ses compagnons et deux émissaires spéciaux envoyés par Castro. Quelques semaines plus tard, quand il écrit la préface de son journal du Congo, il la commence avec les mots: « Ceci est l'histoire d'un échec ».
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À suivre