Sur les traces de Wangari Maathai, première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix !

Sur les traces de Wangari Maathai, première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix !

Par le biais de son « Green Belt Movement » (le Mouvement de la ceinture verte) fondé en 1977, elle est la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix en 2004 pour son action en faveur de l'environnement... Depuis, elle écrivait des livres et s'exprimait dès qu'elle le pouvait en faveur d'une Afrique plus verte.

Surnommée la femme qui plantait des arbres, « la femme des arbres » (tree woman), Wangari Muta Maathai, née Wangari Muta le 1er avril 1940 à Ihithe (Colonie du Kenya), est une biologiste, professeure d'anatomie en médecine vétérinaire et militante politique et écologiste.

Le 8 octobre 2004, elle reçoit le prix Nobel de la paix pour « sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix » à la suite de son engagement contre la déforestation du Kenya. C’est la première femme africaine à recevoir cette distinction.

Étant l'aînée d'une famille de six enfants, elle s'occupe de la majorité des tâches ménagères de la maisonnée. En 1948, grâce à la volonté de sa mère, Wangari Maathai entre à l'école primaire de Ihithe (Ihithe Primary School), alors que très peu de filles y accèdent.

Puis elle suit des études secondaires au Couvent Loreto, une école de filles de Limuru. En 1959 elle obtient son baccalauréat et en 1960 elle obtient une bourse du Students Airlifts Programme. Cette bourse, mise en place par Tom Mboya en collaboration avec l'African-American Students Foundation, permet à des étudiants kényans de terminer leurs études dans des universités américaines.

Elle devient ainsi, en 1964, la première femme d'Afrique de l'Est à obtenir une licence en biologie puis un doctorat au Mount Saint Scholastica College à Atchison, dans le Kansas. Elle poursuit ses études à Pittsburgh en Pennsylvanie jusqu’en 1966, année où elle retourne chez elle pour une brève période, avant de s'envoler pour l'Allemagne, où elle a obtenu un emploi à l'université de Munich.

Elle rejoint ensuite l'Université de Nairobi pour travailler en médecine vétérinaire comme assistante de recherche auprès du Professeur Reinhold Hofmann et y obtient, en 1971, son Ph.D. (doctorat). Elle enseigne dès lors l'anatomie vétérinaire et devient par la suite doyenne de la faculté. En 2002, elle est un professeur invité au Global Institute of Sustainable Forestry de l'université Yale (Yale School of Forestry & Environmental Studies). Elle est membre honoraire du Club de Rome.

Wangari Maathai Militante écologiste, elle fonde le Parti vert Mazingira en 2003. Ce parti est affilié à la fédération des Partis verts d'Afrique et aux Verts Mondiaux. Elle est élue au parlement kényan en décembre 2002, avec 98 % des voix. C'est à peu près en même temps que Mwai Kibaki remporte l’élection présidentielle face à Arap Moi. Le nouveau président la nomme, en janvier 2003, ministre-adjointe à l'Environnement, aux Ressources naturelles et à la faune sauvage, un an plus tard, elle reçoit le prix Nobel de la paix et fonde une ONG de femmes contre la déforestation. Elle incite l'Afrique à "ignorer le modèle des pays occidentaux" pour trouver des voies vertes de développement.

En 2006, elle reçoit le titre de Docteure honoris causa de l'Université Sōka de Hachiouji-Tokyo. Le 9 octobre 2008, elle intervient à la conférence d'ouverture du World Forum Lille (Forum mondial de l’économie responsable), à l'occasion de l'avant-première mondiale du film Nous resterons sur Terre, dans lequel elle exprime son point de vue sur les défis environnementaux actuels. À partir du 29 juillet 2009, Wangari Muta Maathai est conseillère honoraire au Conseil pour l'avenir du monde.

Wangari Maathai a reçu plus de cinquante honneurs, récompenses, distinctions et décorations pour ses actions, dont : Prix Nobel alternatif, « pour la conversion du débat écologique du Kénya en action de masse pour le reboisement », en Suède (1984), Prix Goldman pour l’environnement, aux États-Unis (1991), The Hunger Project’s Africa Prize for Leadership, de l'Organisation des Nations unies (1991), Médaille Édimbourg (The Edinburgh Medal), du Medical Research Council, en Écosse (1993), Prix Petra Kelly (Petra Kelly Environment Prize, Heinrich Boell Foundation), en Allemagne (2004), Prix Sophie, en Norvège (2004), Prix Nobel de la paix, « pour sa contribution au développement durable, à la démocratie et à la paix » (2004), "Chevalière de l'Ordre national de la Légion d'honneur" de la France, et Docteure honoris causa de l'Université Waseda en 2006, et en 2008 : Grand prix des lectrices de ELLE, catégorie Document, pour Celle qui plante les arbres.

Elle meurt le 25 septembre 2011 à l'hôpital de Nairobi, des suites d'un cancer. Son corps est mis dans un cercueil confectionné en bambou et en fibres de jacinthe, pour respecter la demande qu'elle avait faite à sa famille de ne pas couper un arbre pour fabriquer son cercueil. Le jour de la cérémonie, un arbre fut planté par ses enfants et petits enfants en présence de centaines de personnes, au Uhuru Park (Parc de la Liberté en Swahili) à Nairobi, que Wangari Maathai avait sauvé de la destruction en mettant en échec un projet de gratte-ciel que le régime autoritaire de l'ancien président Daniel Arap Moi voulait construire à cet endroit.

Wangari a reçu des hommages en-dehors même de son pays natal et en Afrique. Depuis le mois d'avril 2019, la bibliothèque universitaire de l'École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne (ENISE) porte son nom. L'inauguration a eu lieu le 4 avril 2019. Une école primaire à Aubervilliers porte son nom. Et un parc à Reims porte son nom.

Son franc-parler faisait toujours mouche. Depuis plusieurs années de combat et de lutte, pas une personnalité ne pouvait passer par le Kenya sans mettre la main à la bêche et planter un arbre soys les flashs des photographes et les caméras de télévision. Souvent affectueusement surnommée « la femme des arbres » (tree woman), Wangari est active aussi bien dans le domaine de l'environnement que dans celui des droits des femmes depuis son jeune âge jusqu'à sa mort.

@KribiosUniversal


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