Il était une fois M'Pongo Love, la voix la plus limpide du Zaïre partie à fleur d'âge

Il était une fois M'Pongo Love, la voix la plus limpide du Zaïre partie à fleur d'âge

M'Pongo Love est une chanteuse congolaise de renommée internationale, connue plus pour sa voix aigüe, douce et mélancolisée associée à sa beauté naturelle malgré son handicap physique. Elle est considérée avec Abeti Masikini, comme les deux grands noms dans la catégorie dame de la musique congolaise. M’pongo Love est son nom de scène qu’elle prend à l’âge de 19 ans (1975) pour sa carrière musicale, son style musical est la rumba et elle chante en lingala.M'Pongo Love

Famille et Vie privée

Née Alfride M'Pongo N'Landu le 27 août 1956 à Boma, une ville portuaire sur la côte ouest du Congo Belge (RDC), M'Pongo Love est la fille de Gilbert-Pierre M'Pongo, un ancien officier de l’armée zaïroise. Lorsqu’elle a quatre ans, en 1960, elle connait une suite tragique, d’abord une paralysie causée par une injection de pénicilline mal administrée, et quelque temps après, le décès de son père survenu dans un règlement de comptes politico-militaire. Elle ne retrouve l’usage de ses jambes qu’en 1962, soit deux ans plus tard, mais partiellement. C’est à Notre-Dame de Boma pendant ses études primaires qu’elle prend goût à la musique au sein de la chorale paroissiale.

M'Pongo Love avait 2 frères, 3 demi-frères et une demi-sœur. Femme pudique, réservée et très respectée, M'Pongo Love, était discrète sur sa vie privée. Elle a eu 3 enfants : Sandra M'Pongo Ndo, Ritchy M'Pongo Landu et Grâce M'Pongo Otina.

Carrière musicale

M’pongo Love, aidée par l’une de ses amies, proche de Empompo Loway le saxophoniste de l’orchestre African fiesta national de Tabu Ley Rochereau, se convertit à la musique pendant qu’elle évoluait dans la société Districars de feu Dokolo (Concessionnaire automobile) en tant que secrétaire de direction. Soutenu par Deyess Empompo Loway qui devient son encadreur et arrange sa musique, elle crée son propre orchestre qu’elle nomme le Tcheke Tcheke Love.

Son premier Tube « Pas possible Maty » sorti en 1976, lui donne un succès auprès du grand public kinois qui est ému et séduit au premier coup par cette nouvelle célébrité de la musique Zaïroise. Elle fait ensuite des tournées au Zaïre et à l'étranger après son premier concert au Cinépolis de Kinshasa vers le Boulevard du 30 juin, avec Empompo accompagnant son groupe musical. Elle se fait une figure emblématique grâce à sa musique de qualité.

Elle participe aux côtés de Franco Luambo dans l'orchestre national du Zaïre (ONAZA) mis sur pied depuis le Festac '77 par le Ministère de la culture et des arts de la République du Zaïre, collaborant avec l’orchestre « Les Ya Tupa’s » et plusieurs auteurs et compositeurs de l’époque.

Elle enregistre aussi à Paris signant avec Safari Ambiance, après sa séparation d’avec Empompo Loway, s’associant à Merry un ancien Directeur artistique de l’orchestre de l’armée Orfaz, au professeur Oscar Diyabanza et à Bopol Mansiamina. Elle se produit sous le label « Love’s Music », donnant des concerts, ainsi qu'une série de tournées en Afrique de l'Ouest.

Elle est auteure des chansons comme L’Afrique danse avec M’Pongo Love, Mokili Compliqué, Une Seule Femme, Gina, Exclusivité Ya L’Amour, Partager, Mokili compliqué, Une seule femme, Fétiche M'Pongo, Masikini, Trahison, Basongeurs, Ndaya et bien d'autres.

Fin carrière et mort

Vers la fin de sa carrière musicale, elle s’installe au Gabon et c’est là qu’elle souffre de méningite cérébrale. Elle est transférée plus tard à Kinshasa pour hospitalisation et s’éteint le 15 janvier 1990 quelques jours après la mort de Vadio Mambenga (un autre artiste du Zaïre ayant vécu également avec handicap physique), précédant à son tour de quelques jours celle de son ancien mentor Deyess Empompo Loway.

Une voix partie à fleur d'âge, M’pongo Love laisse à l’âge de 33 ans et 15 ans de carrière musicale, laisse une œuvre qui a eu un écho et continue d’émerveiller les mélomanes dans toute l'Afrique. Toute sa carrière est saluée par son style et son intelligence mettant de coté son handicap physique. Elle représente l’icône de l’émancipation féminine en Afrique et du courage.

La fondation M'Pongo Love

Sandra M'Pongo Sandra, la fille aînée de M'Pongo Love crée en 2005 une fondation dénommée ONG M'Pongo Love pour honorer la mémoire de sa mère, aussi, de venir en aide aux personnes, femmes et enfants, handicapées dont M’Pongo Love représentait également un modèle de parfaite intégration et de réussite sociale.

Adjuvant KRIBIOS-KAUTA


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