Désaccords entre Kasa-Vubu et Lumumba au profit de Mobutu... Voici quelques événements historiques en RDC après son indépendance

Désaccords entre Kasa-Vubu et Lumumba au profit de Mobutu... Voici quelques événements historiques en RDC après son indépendance

Dirigée depuis le 24 janvier 2019 par le Président Félix Tshisekedi suite à l'alternance pacifique après les 18 ans de pouvoir de Joseph Kabila, La république démocratique du Congo est un pays d'Afrique centrale. C'est le deuxième plus vaste pays d'Afrique après l'Algérie, et le quatrième pays le plus peuplé d'Afrique (derrière le Nigeria, l'Éthiopie et l'Égypte) ainsi que le pays francophone le plus peuplé (plus de 105 044 646 habitants en 2021).

Ce vaste pays (2 345 410 km2) est aussi appelé plus simplement Congo, ou plus souvent RDC, Congo-Kinshasa ou RD Congo pour le différencier de la république du Congo voisine, elle-même appelée « Congo-Brazzaville » pour la même raison. De 1908 à 1960, cette ancienne colonie était appelée Congo belge mais aussi « Congo-Léopoldville » jusqu'en 1966, date du changement de nom de la capitale en Kinshasa. Avec la zaïrianisation, le pays s'est appelé Zaïre de 1971 à 1997 par le Maréchal Mobutu.

Voici quelques événements historiques en RDC après son indépendance:

Tout commence à la Table Ronde qui se tient à Bruxelles du 20 janvier au 20 février 1960 qui fixe au 30 juin l'indépendance du Congo. Le Congo Belge accède à sa souveraineté le jeudi 30 juin 1960 en tant que « république du Congo » sous la présidence de Joseph Kasa-Vubu et la primature gérée par Patrice-Emery Lumumba. 

Lumumba et Kasa-Vubu Dans l'armée du nouvel État indépendant, les blancs gardent le pouvoir. La radio accuse alors les anciens colons de complot contre le nouvel État, ce qui provoque la colère des soldats bangalas et balubas qui se mettent à persécuter la communauté blanche. La Belgique menace alors d'intervenir militairement.

Le 11 juillet 1960, les dignitaires du Katanga, sous la direction de Kapenda Tshombé Moïse et à l'instigation de quelques colons belges, proclament l'indépendance de l'État du Katanga, en état de sécession depuis juin. Les autorités du Katanga créent alors leur propre monnaie et leur propre police. L'ONU propose sa médiation et Lumumba sollicite la venue des casques bleus.

Le 20 aout 1960, fait sécession le Sud-Kasaï, qui avait également proclamé son indépendance avant l'indépendance du reste du Congo, le 14 juin 1960. Ainsi, le gouvernement central perd ses deux provinces minières. L'ONU ordonne à la Belgique de retirer ses troupes, mais, après plusieurs résolutions contradictoires, rejette l'option militaire et qualifie le conflit au Katanga de « conflit intérieur ». Le 12 aout, la Belgique signe un accord avec Tshombé, reconnaissant de facto l'indépendance du Katanga. Alors que Lumumba décide de réagir en envoyant des troupes reprendre la région, l'ONU revient sur sa position initiale et impose militairement un cessez-le-feu, empêchant l'entrée des troupes congolaises. Dans un télégramme en date du 26 aout, le directeur de la CIA Allen Dulles indique à ses agents à Léopoldville au sujet de Lumumba : « Nous avons décidé que son éloignement est notre objectif le plus important et que, dans les circonstances actuelles, il mérite grande priorité dans notre action secrète ».

Le 2 septembre 1960, le Premier ministre Lumumba appelle alors l'Union soviétique à l'aide. Les 5-14 septembre, lutte entre Joseph Kasa-Vubu et Lumumba, les deux ne s'entendent pas. Kasa-Vubu limoge Lumumba et vice-versa. 

Le 4 septembre 1960, le président Joseph Kasa-Vubu annonce à la radio la révocation de Lumumba ainsi que des ministres nationalistes, alors qu'il n'en a constitutionnellement pas le droit ; il le remplace le lendemain matin par Joseph Ileo. Toutefois, Lumumba déclare qu’il restera en fonction ; le Conseil des ministres et le Parlement lui votent une motion de maintien et, à son tour, Lumumba révoque le président Kasa-Vubu, sous l'accusation de haute-trahison. 

Les soldats balubas et bangalas n'étant pas représentés dans le gouvernement, ils commettent alors un coup d'État, et renversent le Premier ministre et neutralise le gouvernement le 14 septembre 1960.

Au sein de l'armée, devenue complètement africaine, le général Mobutu Sese Seko prend les rênes et installe un gouvernement de commissaires écartant petit à petit Kasa-Vubu et après Lumumba. Ça se passe après deux mois de régime parlementaire, et l’impasse entre le Président Joseph Kasa-Vubu et le Premier Ministre Patrice Lumumba. 

« L’Armée nationale congolaise a décidé de neutraliser le chef de l’État, les deux gouvernements rivaux en présence, ainsi que les deux chambres législatives jusqu’à la date du 31 décembre. Les politiciens pourront ainsi avoir le temps d’essayer de se mettre d’accord afin de mieux servir l’intérêt supérieur de ce pays. » l'annonce foudroyante du colonel Mobutu.

Le 29 septembre, Joseph Kasa-Vubu, neutralisé par l’armée, avec le Premier ministre Joseph Ileo à ses côtés, procède à l'installation du Collège. Des représentants diplomatiques de 17 pays étaient présents à la cérémonie, ainsi que la presse nationale et internationale. Le colonel Mobutu n'assista pas à la cérémonie déclarant plus tard :

« Kasa-Vubu n’avait pas à organiser cette cérémonie, car j’ai déjà installé les universitaires dans leurs fonctions. »

Connaissant des étudiants et universitaires congolais à l’étranger, Mobutu prend contact avec eux pour leur confier la gestion du pays. Mobutu est alors soutenu par les États-Unis d'Amérique, qui voient d'un mauvais œil le socialisme de Lumumba. Les médias occidentaux montrent en effet Lumumba du doigt et saluent la sécession katangaise comme seul rempart de la liberté individuelle contre l'étatisme.

Ce premier coup d'État du 14 septembre 1960 comptera beaucoup dans les relations entre les Belges et Mobutu. Il met en place un gouvernement temporaire, le Collège des commissaires généraux. Devant les caméras, Mobutu accuse ensuite Lumumba de sympathie pro-communiste pour s'attirer le soutien des États-Unis d'Amérique.

C'est ainsi en tant que chef d'état-major adjoint, et sous l'influence de l'ambassadeur de Belgique, le 10 octobre, Mobutu assigne à résidence Lumumba, Ileo et leurs ministres. Lumumba tente de s'enfuir à Stanleyville, mais est rattrapé en chemin par les soldats. Mobutu le fait mettre en prison, où il est maltraité et torturé. Il est ensuite envoyé à la République du Katanga de Moïse Tshombe, où il est assassiné le 17 janvier 1961, son corps « disparu en brousse » selon les documents officiels. 

Ce collège fonctionna jusqu’en janvier 1961.

En 1962, le gouvernement central s'attèle à reconquérir les provinces sécessionnistes. Une fois Lumumba éliminé, la reprise du Katanga et du Sud-Kasaï marqueront le début de l'ascension du général Mobutu Sese Seko. Les troupes de l'ONU, au départ immobiles, passeront soudainement à l'offensive avec les troupes de Mobutu pour reconquérir les deux provinces rebelles.

En janvier 1963 prend fin la sécession katangaise.

Opération Dragon rouge : soldat belge couché devant des cadavres d’otages tués par les rebelles, en novembre 1964 à Stanleyville.

En 1964 : le titre « république démocratique du Congo », un nouveau drapeau et une nouvelle devise sont adoptés le 1er août 1964 lors de la proclamation de la nouvelle constitution, dite constitution de Luluabourg, adoptée par référendum le 10 juillet précédent.

En 1965 : le Congo est pacifié, toutes les révoltes tribales, ethniques ou des partisans de Lumumba sont matées.

Le 23 novembre: le Général-Major Mobutu accède aux plus hautes fonctions de la hiérarchie militaire élèvé au grade de Lieutenant-colonel.

Mobutu Le 24 novembre 1965 le chef de l'armée Mobutu Sese Seko renverse Joseph Kasa-Vubu et s'empare définitivement du pouvoir qu'il va conserver jalousement pendant plus de 30 ans.

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA

@KribiosUniversal


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