Sur les traces de Wendo Kolosoy et de Marie-Louise, le tube auquel les congolais accordaient la vertu magique de réveiller les morts

Sur les traces de Wendo Kolosoy et de Marie-Louise, le tube auquel les congolais accordaient la vertu magique de réveiller les morts

Marie-Louise, une de ses compositions à laquelle les congolais de l'époque accordaient la vertu magique de réveiller les morts, fut considérée par l'église catholique comme un air satanique; la chanson fut excommuniée. Wendo fut contraint de quitter la capitale et de se réfugier à Kisangani.

Wendo sorMusicien congolais, un des « pères » de la rumba classique et de la musique congolaise moderne. Antoine Kalosoyi (qui deviendra officiellement Kolosoy) naît le 25 avril 1925 dans le territoire Mushie, dans la région du Bandundu, au Congo belge (aujourd'hui République démocratique du Congo). Il chante très jeune à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa, capitale de la RDCongo), dans l'orchestre de Victoria Léo.

On lui attribue très vite le sobriquet de « Windsor », référence au duc de Windsor – il créera l'orchestre Victoria Kin –, qui se transforme en « Wendo Sor » avant de devenir simplement « Wendo ».

En 1948, Marie-Louise devient un « tube » phénoménal. Mais ce morceau – auquel certains attribuent des pouvoirs surnaturels, voire sataniques – déplait à l'Église catholique, qui le met à l'index, et aux autorités, qui emprisonnent Wendo. Son emprisonnement contribue à son grand succès sur les deux rives du fleuve Congo et le reste de l'Afrique. Le 78-tours franchit cependant les frontières pour devenir la première œuvre musicale panafricain. Wendo, libéré, voit sa popularité croître, et il se lie d'amitié avec Patrice Lumumba.

Autodidacte à la guitare, il crée, en mêlant les technologies modernes aux rythmes traditionnels congolais, afro-cubains (rumba) et antillais (Martiniqué), la rumba congolaise, qui va se propager, dans les années 1950, d'abord à Brazzaville et à Léopoldville, puis à l'Afrique tout entière.

L'assassinat de Lumumba, en 1961, les troubles politiques dans son pays devenu indépendant ainsi que la mutation de la rumba en une sorte de dance music dite soukous conduisent Wendo à interrompre sa carrière.

Après une longue éclipse, il revient en faveur, musicalement et politiquement, et enregistre en 1991 un album (qui passera quasiment inaperçu) pour un éditeur belge (Sovarex), Nani akolela Wendo ? Sorti en 1993, puis il retourne en studio en 1997, à Abidjan, lors du quatrième Marché des arts et du spectacle africain (MASA), pour mettre en boîte un nouvel album qu'il baptise "Marie-Louise" sorti en 1999 où on y trouve quelques-uns de ses anciens succès dont un hommage au maître "ambianceur" kinois Pépé Kallé, qui venait de disparaître, et la chanson-titre Marie Louise. Autrefois, disait-on, elle avait le pouvoir de ressusciter les morts, quand on la jouait sur scène ou qu'on passait le disque à l'heure où montres et pendules indiquaient minuit. Ce titre, qui l'a rendu célèbre en 1948, avait valu alors à Wendo d'être mis au ban par les Pères belges. En 2002, le chanteur enregistre à Kinshasa l'album Amba, inaugurant Marabi, le nouveau label discographique lancé par Christian Mousset, directeur du festival Musiques métisses d'Angoulême.

Wendo Kolosoy dit « Papa Wendo » meurt le 28 juillet 2008, à Kinshasa.

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA

@KribiosUniversal


Lire la suite