Naissance, Carrière, Croyance, circonstances de sa mort,... Tout savoir sur Lucky Dube

Naissance, Carrière, Croyance, circonstances de sa mort,... Tout savoir sur Lucky Dube

25 ans de carrière musicale professionnelle au succès mondial (1982-2007), à seulement 43 ans d'âge (1964-2007), Lucky Dube remporte de nombreux prix au fil de sa carrière, tant à titre personnel que pour certains de ses albums. Aux Ghana Music Awards de 1996, il est l'« Artiste International de l'Année », et aux World Music Awards de Monte Carlo, Serious Reggae Business décroche une récompense pour l'« Album le mieux vendu ». Cette légende reggaeman a chanté en duo avec des artistes de renommée internationale comme Peter Gabriel, Sinead O'Connor, Michael Jackson, Seal, Ziggy Marley, Céline Dion, Sting, et bien d'autres.

Kribios Universal vous retrace la biographie et le parcours de cette légende africaine du Reggae et du mouvement Rastafari, en la personne de l'artiste musicien sud-africain Lucky Dube.Lucky Dube Naissance

Lucky Philip Dube (prononcé doubé) est un chanteur sud-africain de reggae né le 3 août 1964 à Ermelo, une petite ville située à 150 km de Johannesburg (dans la province actuelle du Mpumalanga), en Afrique du Sud. Sa mère le surnomme lucky, qui signifie « chanceux » en anglais, car de sa naissance à l'âge de quelques mois, il se bat contre une maladie grave. D'autres sources proches de la famille de l'artiste, ce prénom lui aurait été donné parce qu'il est né après une série de fausses couches. Dube signifie « zèbre » en zoulou.

Sa mère pensait ne pas être en mesure de donner naissance à un enfant. Ainsi, lorsqu’il est arrivé, « Lucky » semblait être le nom parfait. Il grandit dans une famille monoparentale, dans la pauvreté, élevé principalement par sa grand-mère, tandis que sa mère cherchait du travail ailleurs. Il partage la fratrie avec Thandi, Patrick et Joe.

Début de Carrière musicale

Lucky Dube a découvert son talent pour la musique quand il a rejoint la chorale à l’école. À l’adolescence, avec ses amis, il s’essayait aux instruments empruntés à la salle de musique de l’école et forma un groupe informel, The Skyway Band, qui interprétait de la musique mbaqanga, une musique pop avec de fortes influences traditionnelles zouloues. Pendant ses études, il a rejoint le mouvement Rastafari. Il a continué à jouer de la musique mbaqanga pendant plusieurs années, enregistrant même plusieurs albums avec son groupe, The Love Brothers, nous pouvons citer : Lengane Ngeyethu, Kudala Ngikuncenga, Kukuwe, Abathakathi,... Entre 1980 et 1983.

À la découverte du reggae

Toujours au début des années 1980, Dube découvrit des artistes tels que Bob Marley et Peter Tosh et commença à passer du mbaqanga au reggae. Au début, Dube a simplement joué une chanson reggae occasionnellement avec The Love Brothers, et lorsqu’il a réalisé la réception que ces chansons avaient eu, il a finalement commencé à jouer du reggae presque exclusivement. Il a également commencé à lancer des messages forts dans ces chansons. Les messages sociopolitiques sur le racisme dans le reggae jamaïcain ont commencé à résonner dans sa musique, qui était extrêmement pertinente dans une Afrique du Sud institutionnellement raciste.

Philip Dube profite alors de ses vacances scolaires pour enregistrer ses premières chansons à 18 ans, avec le groupe The Love Brothers et sortir l'album Lucky Dube and The Supersoul, en 1982, dont il est le chanteur principal. Il n'a ni écrit ni composé les chansons de celui-ci, contrairement aux albums suivants. Il a ensuite passé au reggae, avec "Rastas Never Die" et "Think About The Children" en 1984. Sur l'opus suivant, Rastas Never Die, sorti en 1984, Lucky Dube crée l'intégralité de l'album seul, aidé en studio d'un certain Dave pour les effets. Rastas Never Die est un mini album reggae.

Ses albums "Slave", "Prisoner", "Together As One" et "Respect" lui avaient valu une reconnaissance nationale, puis internationale. Il avait chanté avec des artistes comme Peter Gabriel, Seal, Michael Jackson, Celine Dion, Sting, Maxi Priest, Ziggy Marley pour n'en citer que quelques uns. Son dernier album Respect paraît en avril 2007.

Croyances, Thème exploité et Engagement

Lucky Dube affirme croire en l'unicité de Dieu, ne pas fumer et ne pas toucher à l'alcool, tout en respectant les points de vue et la culture de chacun. Il dit : « Si être rasta, c'est d'avoir des dreadlocks, fumer de la ganja et se souler, alors je ne suis pas rasta. Je suis rasta, si être rasta c'est une conviction, une façon "saine" d'être. »

Il chante son enfance, son vécu, l'histoire, l'Afrique du Sud (situation politique, apartheid), l'Afrique, l'Homme, les problèmes politiques, sociaux, personnels et humains. Il lutte contre les discriminations raciale et ethnique, contre la ségrégation et l'exclusion et en appelle à l'unité entre les hommes.

Dans une interview, il dénonce en outre les religieux qui appellent à la violence. Il dit « apprécie[r] l'homme qu['il est] », et dit que One Love est un de ses morceaux phares de Bob Marley, car ce morceau appelle noirs et blancs à vivre paisiblement. Il s'en inspire musicalement. À ses débuts, il reprend "One Love" et "Buffalo Soldier" à l'ouverture de son concert, en 1989, et sur scène, comme Bob Marley, Lucky Dube est toujours entouré de trois choristes.

Malgré les réticences de son label, Dube commença à enregistrer du reggae. Son opus, « Think About the Children » a été un succès immédiat. Il a été disque de platine. Il était un artiste de reggae populaire en Afrique du Sud et attirait l’attention en dehors de l’Afrique du Sud.

Les Sud-Africains noirs de l’époque de l’apartheid pouvaient facilement comprendre les messages lyriques de la musique reggae de Dube, qui traduisaient leurs luttes. Les audiences internationales ont apprécié la vision mélodique et afro-centrique de Dube sur le reggae. Il a été propulsé dans le grand moment. Dube a effectué une tournée internationale pour partager des scènes avec des artistes tels que Sinéad O’Connor, Peter Gabriel et Sting. Il est resté une star internationale jusqu’à sa mort.

Circonstances de sa mort

Lucky Dube est assassiné par balles, le soir du jeudi 18 octobre 2007, au cours d'une tentative de vol de sa voiture à Rosettenville, dans la banlieue de Johannesbourg, vers vingt heures, heure locale. L'artiste est mort sur le coup, touché par les tirs des malfaiteurs devant son fils de 16 ans et sa fille de 15 ans. Les cinq auteurs présumés sont interpellés dans les jours qui suivent.

Cette incidence insensée de violence aléatoire était courante en Afrique du Sud. Lucky Dube conduisait sa Chrysler 300C, ce que recherchaient les assaillants. Les assaillants ne l’ont pas reconnu. Ils avaient mis fin à la vie d’un des musiciens les plus talentueux et l'un des plus populaires au monde. Il avait 43 ans et a laissé derrière lui sa femme et leurs enfants. Ses assaillants ont été reconnus coupables et condamnés à la prison à vie.

Hommages

Le jour-même, un hommage public lui est rendu dans sa ferme, près de Newcastle. Un concert-hommage est organisé à Johannesburg, le 24 octobre 2007. De nombreux artistes, amis et proches s'y succèdent, à l'exemple des Mahotella Queens, trois artistes et reines de mbanqanga, qui chantent puis prennent la parole pour dénoncer l'insécurité dans le pays. Thabo Mbeki, alors président en exercice, lui rend hommage et condamne le meurtre de Lucky Dube, tout en appelant les sud-africains à "agir" en dénonçant une énième fois le fléau accru de la criminalité en Afrique du Sud. Par la suite ce fut Gramps Morgan (membre du groupe Morgan Heritage) qui lui rendit hommage dans un morceau intitulé "Always & Forever".

Des personnalités influentes, politiques ou opérateurs culturels et artistes venus de 4 coins du monde ont assisté à ses funérailles, notamment Nelson Mandela.

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA